Un drame a fragilisé le Japon ! Une terrible épidémie - la variole du Tengu qui touche exclusivement les êtres masculins - tue de nombreux jeunes et moins jeunes gens, sans distinction de classe. Le shôgun Lemitsu fait partie des victimes. La nouvelle maîtresse du palais entend faire changer les choses : elle n'apprécie en effet pas le faste et le luxe superflu qui était de mise au Pavillon jusque là, alors qu'il connaît des difficultés financières. Mizuno est pressenti comme celui qui pourrait être recommandé comme favori du shogun. En effet, remarqué par sa sobriété et son allure, Mizuno est invité à passer la nuit avec le shogun. Cependant, ils ignorent tous deux la règle qui veut que l'homme responsable de la perte de la virginité du shogun soit exécuté 10 jours plus tard.
Voilà un manga au principe très original et au genre un peu perturbant, et du coup je ne sais pas trop dans quoi le ranger. Étant donné qu'il évoque l'apparition d'une maladie et d'un autre chemin emprunté par l'histoire, on pourrait le classer dans la science-fiction sauf que c'est de l'historique, il n'y pas de sciences. (Je le place quand même en SF parce que je sais pas où le mettre ailleurs =.= pas hésiter à déplacer). Je crois que je n'avais encore jamais rencontré de tel récit.
Et le moins qu'on puisse dire c'est que cette originalité très novatrice m'a vraiment beaucoup plu ! L'atmosphère "Japon ancien" est totalement respectée mais en même temps, les rapports hommes/femmes et l'évolution de la société s'est développée bien différemment de la voie que l'on connaît : alors que l'on sait ce qu'est la pénurie des femmes, la pénurie des hommes c'est bien la première fois que j'entends parler. Mais l'histoire est crédible et présente bien ce qu'il aurait pu advenir dans un tel cas de figure, même dans les côtés les moins reluisants.
Le graphisme est sobre mais réaliste et agréable, l'intrigue sensible et plutôt juste de ton. Elle tourne principalement autour de ce fameux "pavillon des hommes", pendant masculin du gynécée impérial, et de sa gestion par le nouveau shôgun (qui est bien une femme bien qu'on en parle au masculin). Vers la fin, on voit cette dernière s'atteler à des réflexions plus personnelles qui promettent de donner au manga un autre tournant qui promet de se révéler pas moins intéressant que ce premier tome.
Ce manga est donc une assez bonne surprise, il est bien fait mais surtout présente une idée réellement novatrice et traitée avec talent.