Il s'agit d'une série extrêmement sombre. C'est avec un grand talent que la scénariste d'origine est parvenue à entremêler des thèmes terribles et les divers cas de figure pouvant apparaître dans de telles conditions. Aucun personnage n'est laissé de côté, et la psychologie et l'histoire de chacun est soignée avec une impressionnante minutie.
Dans ce drama, nous avons tout :
- L'ancienne victime d'ijime qui, pour échapper à ce phénomène, préfère transmettre le rôle de cible à une autre.
- L'ancien victime d'ijime qui ne peut rester indifférent mais est traumatisé par son expérience vécue et déchiré entre le désir d'aider la nouvelle victime et la crainte de replonger dans ce cycle infernal.
- La prof qui ferme les yeux, refuse de voir la vérité en face et choisit la version qui l'arrange le mieux.
- La prof qui se rend compte de la situation et cherche à agir, mais demeure incomprise aussi bien auprès des jeunes qu'auprès de ses collègues.
- Les parents qui ne comprennent rien à rien.
- La victime, qui s'enfonce dans les ténèbres, ne sait pas comment réagir, a peur, se sent seule jusqu'à en être malade, et perd petit à petit sa confiance en l'être humain en général...
Bien sûr, en dehors de ces cas particuliers, il y a les persécuteurs, les neutres qui participent de loin mais laissent quand même au bouc émissaire un amer sentiment de collectivité. Et tous ceux de l'extérieur qui savent mais refusent de s'en mêler, qui savent et qui rigolent, qui savent et laissent agir...
Le sentiment de solitude est extrêmement bien retranscrit. Il va de soit que dans la réalité il n'y a pas toujours des Hatori, il n'y a pas toujours des Sonoda pour offrir à la victime d'hijime une lueur d'espoir à laquelle se raccrocher désespérément. Et surtout tout le monde ne possède pas le courage d'Ayumu, et pour le voir nous avons Sonoda, Rika ou Hirose...
À ce thème central qu'est l'enfer des persécutions s'additionnent d'autres, tels que la violence parentale (l'un des personnages est sévèrement battu par son père à la moindre erreur, ce qui le mène à la folie, laquelle s'exprime par une violence sournoise reportée sur autrui, ce qui conduit au thème de l'agression et du viol...). Il y a des personnages adorables et d'autres qui sont haïssables, mais aucun ne laisse indifférent tant leur présence est palpable.
Au niveau de la forme, tout a été fait pour rendre ce drama aussi touchant qu'inoubliable.
Tout d'abord, une palme au réalisateur, Masaki Tanimura, dont les cadrages claquent et c'est peu de le dire. Gros plans, plongées, caméra couchée, il n'y va pas de main morte et tout ça est réalisé avec un talent très impressionnant, franchement, bravo ! Ce n'est pas sans doute pas par hasard que cette personne a remporté les 54th Television Drama Academy Awards dans la catégorie « meilleur réalisateur » ^-^.
Un autre Drama Award a été accordé à la série, plus précisément à Saki Fukuda dans le rôle de Manami Anzai, sans doute la pire peste de toute l'histoire de la télévision ! Cependant elle n'est pas la seule actrice à être excellente puisque c'est le cas de tout le monde ; les jeux sont réellement réussis et donnent des frissons...
Tout ça est soutenu par une bande-son superbe, très bien adaptée aux scènes.
En fin de compte, même si dans Life ça va très loin en particulier vers la fin, il faut vraiment regarder ce drama en gardant à l'esprit que les scènes que vous verrez sont des réalités quotidiennes, non seulement au Japon mais chez nous aussi. Attention cependant, après discussion avec de nombreuses personnes, il semblerait qu'il soit hautement suceptibles de ressusciter des souvenirs désagréables si vous avez vécu l'une ou l'autre des situations présentées dans ce titre.