Bordage Pierre - Graines d’immortels (Lecture commune de Mai)

Présentation de l'éditeur:
Mark Sidzik, du comité international d'éthique et de recherche, ne sait pas trop ce qu'il doit penser du coup de fil de Jean Hébert. Ce biogénéticien, aussi talentueux que marginal, insiste pour qu'il vienne le rejoindre en Inde de toute urgence, où il prétend avoir quelque chose de précieux à lui remettre. Lorsque, accompagné de son meilleur ami, le chasseur de scoops Fred Cailloux, Mark accède à la demande du vieil homme, c'est pour le trouver assassiné, lui et les cent autres personnes qui vivaient dans son ashram. Sur quoi avait-il mis la main ? Qu'est-ce qui peut justifier un tel massacre ? Thriller scientifique sur fond de guerre des brevets génétiques, Graine d'immortels est aussi et surtout un grand roman d'aventures, qui brosse de l'Inde contemporaine un tableau tout en nuances, loin des clichés qu'on lui associe généralement.


Mon avis:
Ma première petite déception de la part de cet auteur.

D’abord, je trouve que les personnages n’ont pas été suffisamment développés, ils manquent de substance, on ne sait presque rien d’eux (à la fin du livre, je ne sais par exemple toujours pas en quoi consiste le métier du personnage principal…).
De ce que j’ai lu de Pierre Bordage (deux autres livres, en plus de celui-ci) je ne peux pas dire que ce soit vraiment un auteur qui nous dépeint les détails de la vie et de la personnalité de ses héros, mais d’habitude, j’en savais tout de même suffisamment sur eux pour les comprendre et m’intéresser à eux. Ici, ce n’est pas vraiment le cas, mais c’est sans doute en raison du nombre plutôt réduit de pages que contient le livre, difficile de trouver le temps de trop décrire les personnages étant donné que la complexité de l’histoire occupe déjà beaucoup de place.
Bordage nous fait toujours suivre ses récits de plusieurs points de vu, ce que j’apprécie plutôt d’habitude, mais je pense qu’ici, il aurait peut-être dû ce centrer sur quelques personnages et que ceux-ci soit plus complet.
De plus, ce que j’aime beaucoup d’habitude dans ses personnages, c’est qu’ils ne sont jamais tout blanc ou tout noir, les « gentils » ne le sont pas toujours autant qu’on le crois, et inversement, ici, ils sont plus classiques, il y a les bons petits gentils et les méchants, ça a moins de saveur…

En tout cas, ça a contribué au fait que j’ai eu un peu de mal à me passionner pour cette histoire. C’est celle que j’ai le moins aimé de cet auteur jusqu’ici. C’est peut-être aussi parce que je l’ai trouvé moins originale, moins recherchée, j’ai l’impression d’avoir déjà vu beaucoup d’intrigues du même genre et de n’avoir trouvé dans celle-ci rien de plus particulier pour qu’elle retienne vraiment mon attention.

Ceci dit, ça reste quand même un thriller scientifique plutôt sympathique, avec beaucoup d’action, dans lequel on est vite emporté par la course que vivent les personnages dans ce récit complexe, et ce du début à la fin. En ce sens, on peut dire que le livre parvient à son but.

C’est l’exemple type du « MacGuffin » d’Hitchcock, on court après un élément-clé très mystérieux, qui paraît vital pour les personnages, mais qui sert en réalité uniquement de prétexte au développement de l’histoire et qui n’a finalement, en soit, aucune importance.
Malheureusement, pour que ça prenne, il faut que le parcours contienne suffisamment de suspense et nous passionne, pour que ça ait le l’intérêt, sans quoi, on a comme la sensation qu’il manque quelque chose.

Rien d’innovant donc, mais ça n’empêche pas que ça se laisse lire, on a envie de connaître la suite, et on passe tout de même de bons moments.
C’est par exemple un grand plaisir de faire à travers le récit un véritable petit séjour en Inde ! Tout le long du récit, on imagine très clairement les décors, les paysages magnifiques, les coutumes, les couleurs, les odeurs, les sons. On plonge doucement et avec délice dans ce pays si fascinant.

Un petit bouquin sympa, mais qui m’a un peu laissée sur ma faim…



PS : Par contre, je trouve que la « révélation finale » n’a vraiment aucun intérêt, étant donné le titre du livre, c’est vraiment idiot !

J'appréhendais un peu, le résumé ne me plaisait pas vraiment. J'espère que je n'aurais pas de mal à le lire.

Ben, l'histoire est courte, et ça se lis quand même facilement (d'autant plus que c'est court), donc ça ne devrait pas trop te poser de problème.

C'est vrai que moi aussi, le résumé ne m'emballait pas, mais par rapport à ce que j'avais lu de Bordage, je pensais qu'il pouvait me surprendre malgré tout. Malheureusement, ce n'a pas été le cas.

Je n'ai pas lu tout ton commentaire pour ne pas lire d'éventuels spoiler mais je pense que j'ai bien fais d'esquiver la lecture commune de ce mois

Je met toujours les balises pour cacher si ça spolie, t'inquiètes, mes commentaires ne sont que des impressions générales, j'en dit toujours le moins possible pour que ce soit lisible par tous sans gâcher la découverte.

Sinon oui, je pense que tu n'as rien raté d'exceptionnel.

Misère, je raaaame ! Bon, c'est critique alors mesure d'urgence : je l'emmène faire trempette avec moi dans mon bain. Si je m'endors dessus et qu'il se noie, j'aurai pas trop de remord je crois.

Sans pitié!! Assassin!!

Nan, c'est moi qui ai été assassinée.
J'adore Bordage et jusqu'à présent, j'avais aimé tout ce que j'ai lu de lui. Mais ce livre-là, de mon humble point de vue, il est vraiment mauvais.
Les personnages sont sans substance, on ne sait presque rien d'eux et je n'ai pas réussi à les trouver intéressants, que ce soit les gentils comme les méchants.
L'histoire est convenue, sans originalité et il n'y a guère que les dernières scènes d'action qui aient réussi à réveiller mon attention moribonde.
Quand à l'écriture... J'en ai mal aux doigts de taper ça parce que je l'aime vraiment cet auteur, mais j'ai trouvé ça atroce. Les passages de point de vue 'un personnage à un autre se faisaient d'une façon que j'ai trouvé très maladroite. On saute de l'un à l'autre sans transition et sans raison particulière, sinon le plus souvent pour faire entendre des pensées vagabondes qui n'apportent quasiment rien à l'intrigue.
Et puis alors, pour parachever le tout, le côté romance à l'eau de rose a manqué me faire 'user les dents jusqu'aux gencives tellement j'en grinçais à certains passages. Un exemple pour la route tiens :

[...]Elle exerçait sur lui une attraction à laquelle il n'avait pas la force de se soustraire. Une fascination qui provenait d\'une zone très profonde de lui-même, là où se terraient les désirs et les terreurs inexplicables[...]

Après avoir lu ça, j'ai ressenti une forte envie de retourner mon livre pour voir si on ne me l'avait pas échangé contre un Harlequin. ><"

En conclusion, si je relis un livre de cet auteur à l'avenir, je me cantonnerai à ses œuvres de SF, que je trouve autrement plus développées et mieux écrites que ça.

T'es un peu plus dure que moi, mais sinon, on a ressenti exactement la même chose, c'est vrai que c'est vraiment décevant venant de cet auteur...

Ah, j'ai failli oublier :

Anaëlle a écrit:

(à la fin du livre, je ne sais par exemple toujours pas en quoi consiste le métier du personnage principal…).

Il travaille pour le World Ethics and research. C'est un genre de Zorro version James Bond dont le domaine d\'enquête est la recherche scientifique, ou plutôt sur tout ce qui pourrait déraper dans ce domaine.

Oui, j'avais vu ça, mais je comprends pas bien en quoi consiste ce boulot...

Citation :

En conclusion, si je relis un livre de cet auteur à l'avenir, je me cantonnerai à ses œuvres de SF, que je trouve autrement plus développées et mieux écrites que ça.

ce n'est pas de la sf ?

Non, absolument pas. Même pas de l'anticipation. Je vais changer le livre de section avant d'oublier d'ailleurs^^.

Anaëlle a écrit:

Oui, j'avais vu ça, mais je comprends pas bien en quoi consiste ce boulot...

Alors pour paraphraser le livre, ça consiste à "traquer et dénoncer les perversions de la science". Ca doit certainement concerner toutes les activités criminelles liées à une utilisation abusive de la science.

Finalement, t'en sait pas plus que moi! Merci quand même.

Tu voulais tous les petits détails^^ ? On devine qu'il va gratter du côté d'affaires liées à l'espionnage industriel et à la sécurité nationale - voire mondiale - et pour ma part, je trouve que ça suffit amplement. Plus de détails auraient signifié plus à lire et le peu qu'il y avait m'a suffi, merci !

Pas bête!

Bon je crois que je vais m'abstenir de participer à la lecture commune

Je me demande bien pourquoi ?

Je vais faire tache, mais pour ma part j'ai bien aimé. Et je trouve de mon côté que c'est de la SF, ils parlent quand même de manipulation des gènes et tout et tout, avec des noms d'organismes qui n'existent pas, c'est peut être moins futuriste que Les derniers hommes mais pour ma part j'ai trouvé l'aspect SF flagrant. Et certes, l'ambiance est très différente des autres Bordage, c'est beaucoup plus centré sur l'aspect thriller, sur l'action et sur le suspens. Mais à moins d'être totalement anti-thriller, franchement j'ai beau réfléchir, je ne vois aucune raison de ne pas aimer.

D'ailleurs je suis carrément pas d'accord avec l'avis de sci-fi... je n'ai pas vu de manichéisme dans les personnages, surtout dans le cas de la femme, où on hésite longtemps à savoir ce qu'on doit penser d'elle.
De même, je n'ai pas vu d'eau de rose non plus, tout ce que j'ai vu c'est deux personnes qui couchent ensemble. Si ça c'est de l'eau de rose, alors Mercedes Lackey c'est de l'eau de rose à la puissance cent milliards.
Je ne me suis pas non plus perdue dans l'intrigue, tout m'a semblé en permanence très clair, mais c'est sans doute parce que le livre m'intéresserait contrairement à toi.
Donc en définitive, j'ai beau réfléchir, non je ne vois pas de raison de haïr ce livre, bien au contraire.

Personnellement, je ne le hais pas, mais je ne ne suis pas régalée, je me suis même un peu ennuyée. Et pourtant, j'adore les thriller...
Pour moi, le défaut ici, c'était surtout les personnages.
Mais bon, tout ça est en fonction de la perception de chacun bien entendu, contente qu'il t'es plu Sherryn.

Ah un peu de débat. C'est pas mal d'avoir des avis opposés de temps en temps.

Sherryn a écrit:

je n'ai pas vu de manichéisme dans les personnages, surtout dans le cas de la femme

Je ne pense pas avoir parlé de manichéisme, ou auquel cas je me suis mal exprimée. J'ai dit que je trouvais les personnages sans substance. Je ne les trouvais pas crédibles en fait, ils me paraissaient trop superficiels.

Sherryn a écrit:

De même, je n'ai pas vu d'eau de rose non plus, tout ce que j'ai vu c'est deux personnes qui couchent ensemble. Si ça c'est de l'eau de rose, alors Mercedes Lackey c'est de l'eau de rose à la puissance cent milliards.

Ce n'est pas le fait qu'ils couchent ensemble qui me gêne. Il n'y aurait eu que l'acte à la rigueur, je l'aurais lu comme le reste sans m'y arrêter. Ce que je qualifie "eau de rose", c'est la façon dont c'est amené. Deux personnes qui se connaissent à peine, qui ont toutes les raisons de méfier l'une de l'autre, et hop, on y va des "une chaleur soudaine l'envahit à son contact" ou "elle le troublait jusqu'au plus profond de son subconscient". Je m'attendrais à trouver ce genre de chose dans un livre de la collection Harlequin (d'où ma comparaison) et là, ça me gênerait pas, c'est le genre de la maison après tout. Mais dans un livre de Bordage, oui là, ça m'a non seulement gênée, mais également agacée.


Pour le côté SF, hum, oui je comprends ton point de vue. Mais les manipulations de gènes, on est quand même en plein dedans. Même si on n'a pas encore décrypté tout le génome humain, C'est une science en voie de développement, très actuelle. On la touche du doigt, c'est concret, et pour ma part c'est pour cela que je le vois plus comme un thriller scientifique que comme de l'anticipation.

Je me suis rendue compte que je l'avais déjà lol
En fait c'était une promotion, on me l'a offert gratuitement parceque j'ai acheté d'autres livres de la même edition ou quelque chose comme ça...
si je ne l'ai pas encore lu c'est qu'il ne m'avait pas vraiment tentée...

lol j'avais déjà oublié que je l'avais lu moi. Mais je n'en suis pas vraiment traumatisée.