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Quatrième de couverture :C'est une pièce
de pure et simple ingéniosité,
de froid calcul artistique, une amusette pour attraper ceux qui ne sont pas faciles à attraper, les blasés, les
désillusionnés, les pointilleux (piéger les naïfs n'étant jamais que
d'une "drôlerie" assez restreinte). [ ... ] En fait, si la valeur artistique
d'une pareille expérience se mesure aux échos intellectuels qu'elle peut encore, longtemps après, éveiller,
le verdict est alors favorable à cette solide petite fantaisie - qui me semble traîner aujourd'hui derrière elle une foule
de commentaires. " Henry
James, préface à l'édition
de New York.
Mon avis :Un court récit qui m'a bien troublée et angoissée hier ! Il s'agit
d'une histoire
de spectre, lu pendant la période
de noël au coin du feu dans une vieille maison, entre plusieurs amis. Elle a été écrite par une gouvernante que
le lecteur (Douglas) a connu dans sa jeunesse... Cette femme
décrit dans son journal, ses premiers pas en tant que gouvernante dans une grande et vieille bâtisse. Elle devait ainsi veiller à la bonne éducation
de deux beaux orphelins, Flora et Miles. Tout semble aller pour
le mieux quand soudain, des phénomènes étranges apparaissent...
J'ai trouvé qu'il y avait une ressemblance entre cette histoire et les écrits
de Shirley Jackson. Ça tient au fait qu'ils m'ont fait
le même effet je pense. C'est à dire qu'on se retrouve coincé entre folie et réalité qu'on ne peut à la fin
départager. On ne sait pas si ce que
décrit la gouvernante est lié à une folie et à des phénomènes hallucinatoires... Ce qui est très perturbant. Car tout nous semble louche...
Le comportement des enfants , enfants que l'on peut croire posséder, l'immatérialité
de la jeune femme (qui n'a
d'ailleurs pas
de nom il me semble), l'oncle des enfants, complètement absent du récit, les fantômes qui apparaissent tellement "vrais"... Tout ça sème la tempête dans
le pauvre esprit du lecteur. C’est
d’autant plus frustrant, qu'à la fin nous n'avons aucune explication qui permettrait
de départager ce questionnement : est ce que les esprits existent réellement, ou la gouvernante bascule-t-elle peu à peu dans la folie ? Et
d'ailleurs, l'auteur lui-même s'en est amusé et
le dit clairement dans sa préface. Je suis ainsi bien contente
d’avoir pris une édition avec interprétation. Car du coup, ça m'a éclairé sur la question et c'est encore plus machiavélique que je ne pensais !
Vraiment un très bon livre qui ne peut pas plaire à tout
le monde malheureusement car je pense qu’il faut aimer et accepter l’ambiguïté du livre...