Résumé :Varsovie, Pologne, la nuit.
Un chantier en construction qui appartient à la chaîne d'hôtels américaine Senate.
Des gémissements et des plaintes qui semblent être celles d'un enfant. Un jeune homme, Jan, qui passe à proximité et qui décide de porter secours. La descente au fond d'un trou, d'une brèche dans un tuyau d'évacuation.
Sans pouvoir identifier quelle est la créature qui le pourchasse, Jan s'enfuit à l'intérieur de cette conduite empuantie par l'odeur écoeurante des égouts.
La dernière impression que Jan aura de notre monde, c'est celle d'une douleur de chaque côté de la tête que son agresseur tente de lui couper...
L'enquête est confiée au commissaire Stefan Rej.
Le tueur est connu des services de police puisqu'il a déjà sévi plusieurs fois.
Il a été surnommé L'Exécuteur. A chaque fois, la tête des victimes a été emporté pour on ne sait quelles macabres raisons.
L'enquête du commissaire Stefan Rej piétine et ses supérieurs ne sont pas loin de lui retirer l'affaire. Mais des faits troublants demeurent.
Jan Kaminsky, la dernière victime, était un animateur radio qui n'avait pas hésité a accuser la société Senate de malversations et de blanchiments d'argent sale.
Sarah Léonard, employée par cette société et qui supervise la construction du chantier où à été découvert le dernier meurtre, est préoccupée par d'autres problèmes : le chantier est arrêté, les ouvriers ne veulent pas reprendre le travail, prétextant que cet Exécuteur n'est pas un homme mais un démon...
Les meurtres se poursuivent sans que Rej puisse y trouver un quelconque début de piste.
Une jeune fille a le bras arraché au travers d'une boite aux lettres, et un homme est décapité.
Des ouvriers sont tués sauvagement et leurs membres sont rejetés à travers la brèche de la conduite d'évacuation, toujours sur le chantier des hôtels Senate, sous les yeux horrifiés de Sarah.
De conjectures en tentative d'explications, Rej est suspendu et l'enquête lui est retirée.
En sous-marin, Rej aidé de Sarah va tout de même continuer l'enquête.
La thèse d'une intervention maléfique va de plus en plus prendre le pas sur celle du serial-killer...
Critique : J'ai quand même été un peu dérouté par ce roman, du fait qu'il est assez différent des autres écrits du Tonton Masterton.
C'est le premier qui mêle assez habilement d'ailleurs l'histoire et la fiction.
On se laisserait presque convaincre que c'est la vérité et que les gouvernements nous la cachent.
L'auteur de génie nous happe dans une réalité parallèle, que nous suivons avec angoisse la lente progression de l'héroïne vers le point culminant de l'horreur.
Elle va devoir reconstituer, avec l'aide d'un singulier inspecteur de police, un puzzle où se mélange astucieusement mafia russe, seconde guerre mondiale, mutation génétique et j'en passe.
On assistera comme toujours aux scènes de meurtres barbares avec moult détails.
Maître Masterton a toujours su combiné parfaitement l'humour et le gore, et c'est ce qui fait son charme.
Avec lui, le quotidien peut se transformer en cauchemar en une fraction de secondes.
De surcroît, il ne faut pas être une âme sensible pour lire ses écrits car on risquerait de ne plus en dormir la nuit (surtout avec les pleures d'un enfant).
Il retranscrit tellement bien les choses dans le détail qu'on pourrait facilement en imaginer le film.
Pour conclure en beauté, Mister Masterton, ce géant de la littérature horrifique, a écrit "L'enfant de la nuit" pour rendre hommage à sa chère et tendre épouse qui est d'origine polonaise.
Mes chers lecteurs et lectrices, si vous êtes plutôt un mordu des récits tendres telle que la collection "Harlequin" ou doux comme la famille Ingalls, vous pouvez passer votre chemin, car le monde où gravite les oeuvres de Masterton sont loin d'être de tout repos.
"L'enfant de la nuit" est au final, un succulent roman oscillant entre le thriller et le fantastique. Une réussite.