Gone, Baby, Gone
Dennis Lehane
Synopsis :Patrick Kenzie et Angela Gennaro, les deux héros de Dennis Lehane, sont chargés de retrouver une petite fille de quatre ans, Amanda, mystérieusement disparue un soir d’automne. Curieusement, la mère d’Amanda paraît peu concernée par ce qui est arrivé à sa fille, qu’elle avait laissée seule le soir du drame pour aller dans un bar.
Sa vie semble régie par la télévision, l’alcool et la drogue. Patrick et Angie découvrent d’ailleurs que la jeune femme travaillait pour le compte d’un dénommé Cheddar Olamon et qu’elle aurait détourné les deux cent mille dollars de sa dernière livraison. Olamon se serait-il vengé en kidnappant la fille de son « employée » ?
Commentaire personnel :Je me souviens avoir beaucoup aimé la lecture de mon premier Dennis Lehane, Shutter Island. L’écriture de l’auteur m’avais alors conquis et je savais que je me retrouverais avec un autre de ses romans un jour ou l’autre. Et c’est avec Gone, Baby, Gone que je me laisse à nouveau tenter.
Officiellement le quatrième de la série policier rassemblant le duo Patrick Kenzie et Angela Gennaro – qui peuvent tous se lire indépendamment -, ce roman relate l’histoire de l’enlèvement d’une petite fille dont la mère ne semble pas se soucier plus qu’il le faut. En effet, celle-ci est plus intéressée par l’alcool, la drogue et la télévision que par la disparition de sa propre fille. S’en suivra alors une enquête de la part de notre duo qui ne cesseront d’être surpris à chaque nouvel indice trouvé.
La noirceur que dégage cette histoire à de quoi faire frissonner le lecteur plus d’une fois. Tout ce qui touche à l’enlèvement d’enfants et à la pédophilie donne un sentiment de colère mélangé à de la tristesse dû à notre rôle de spectateur. Et ici, c’est exactement ce que nous ressentons, à petite dose au début… mais à forte dose alors que le récit avance tant le texte est minutieusement écrit. Au fil de l’histoire, l’enquête tisse sa toile tranquillement. Mais si le coupable se dessine relativement tôt dans l’histoire (du moins tel fut mon cas), le lecteur n’en éprouve pas moins un sentiment de satisfaction quant à la traque de celui-ci plus que dans le suspense du texte. Néanmoins, l’auteur réussi tout de même à nous surprendre avant la fin en nous offrant une finale digne de mention !
Les personnages que nous propose Dennis Lehane sont d’une profondeur incroyable et malgré le fait que c’est ma première lecture du duo Kenzie/Gennaro, j’ai ressenti un énorme attachement envers eux. Et pratiquement tout de suite en commençant ma lecture ! Au fil du récit, ce duo devra faire un choix déchirant qui aura certainement des conséquences sur le reste de leur vie. Comment nous, simple lecteur, agirions-nous si nous étions à leur place ? Dennis Lehane joue très certainement sur les émotions avec ses personnages, émotions qui sont incroyablement bien ressentis chez le lecteur. Juste pour cette profondeur chez les personnages, il est certain que je me procurerai d’autres roman de ce merveilleux duo.
Ce roman est presque parfait en tout point, si ce n’est que plusieurs longueurs parsèment l’histoire. Les descriptions qui n’en finissent plus – pratiquement à chaque chapitre – m’ont franchement ennuyé par moment et contribue certainement au fait que la note ne soit pas plus près du 100%. Toutefois, un roman policier qui offre une noirceur intéressante, qui donne des frissons, jumelé à une critique de la société qui fait réfléchir… quoi demander de mieux ?
J’ai adoré lire Shutter Island de cet auteur et Gone, Baby, Gone m’a fait ressentir tout un tas d’émotions. La peur, la colère, la tristesse et la joie… tout ça dans un roman qui peine à atteindre les 400 pages. C’est fort ! Dennis Lehane se hisse certainement sur un palier important chez moi. Si, dans une librairie, mes yeux croisent un roman de cet auteur que je n’ai pas, il me sera très difficile de ne pas repartir avec !