Un endroit bien particulier vient d’ouvrir en ville. Monsieur Leland Gaunt, le propriétaire, est un homme hors du commun. En fait, il n’a rien d’un homme ordinaire. Chaman ? Sorcier ? Démon ? Quoi qu’il en soit, il réussit toujours son coup avec la populace de Castle Rock. À peine son magasin ouvert et déjà il ensorcèle ses clients, à commencer par le petit Brian Rusk qui y trouve une carte de baseball bien spéciale ! Le principe du bazar des rêves est très simple. Vous y entrez et vous y trouvez ce que vous voulez le plus au monde. Et pour pas cher. Vraiment pas cher. Quelques dollars pour un objet qui devrait en principe en valoir des centaines ! Quelques dollars… et une petite blague à faire à un résident de la petite ville. Rien de dramatique. Une petite blague pour enfin s’offrir notre objet de rêve. C’est vraiment pas cher payé, n’est-ce pas ? Sauf que…
Stephen King est un auteur bien spécial pour moi. Il réussit toujours à me fasciner avec ses histoires. Il est parfois un peu compliqué d’embarquer dans ses récits, des longueurs parcourant souvent ses romans. Et pourtant, à chaque fois, je me laisse voguer sur les mots du King. Bazaar ne fait pas exception. Parce que des longueurs il y en a. Des longueurs et beaucoup de personnages ! L’auteur prend bien son temps à installer son décor et ses personnages. Leur passé est survolé, on y découvre la relation entre eux, ce qu’ils aiment, ce qui les dérange.
Tranquillement, l’histoire avance. Une montée graduelle et subtile qui mène inévitablement à une finale folle. Et c’est là que le lecteur apprécie le nombre de page. Parce que tout devient important. Ce qui a été vu en début de roman peut avoir un impact sur l’agissement d’un personnage par la suite. Et c’est là que réside tout le génie du King ! Chaque chose a son importance. Et quand le lecteur s’en rend compte, il ne peut qu’en être charmé.
Castle Rock ne sera plus la même avec l’arrivé de ce monsieur Gaunt. C’est toute la ville qu’il veut mettre à feu et à sang par l’entremise de ses habitants. Et tous les subterfuges qu’il utilisera pour mettre son plan à exécution ont de quoi en faire frémir plus d’un !
La misère humaine est souvent vue par cet auteur. Avec Bazaar, il signe encore une fois une œuvre incroyable ! Il y va d’une critique de notre société de consommation. Cette société malade qui désire tout et tout de suite. Cette société qui donne beaucoup d’importance à un objet, parfois au détriment de la vie humaine. Car comme il le dit si bien : « Tout le monde est ravi d’avoir quelque chose pour rien… même si ça vous coûte tout ! »