Equilibrium réalisé par Kurt Wimmer - 2002 - avec Christian Bale, Emily Watson, Taye Diggs...
ScénarioDans les années 2070, dans la citadelle de Libria, les émotions n'existent plus, supprimées par l'absorption quotidienne de Prozium. Cette drogue anti-anxiété rend les gens plus heureux et plus productifs. Les individus ont ainsi accepté de mettre de côté leur liberté pour vivre en harmonie avec leur dirigeant spirituel connu sous le nom de Père. Les personnes qui refusent de prendre leur dose sont considérées comme des rebelles et vivent en retrait de la ville. S'ils sont pris à jeun, c'est la peine de mort assurée.
John Preston travaille au service de Père et applique la loi à la lettre. Un jour, celui-ci brise le flacon de sa dose et n'a pas le temps de s'en procurer une de rechange. Il est alors submergé par toute une gamme d'émotions. Victime d'un revirement spirituel qui le confronte à ses supérieurs hiérarchiques, il mène l'enquête sur ce nouvel état de vie. [allocine]
AvisCe film est passé à peu près inaperçu en salle, pour mieux devenir culte à sa sortie en dvd ^^ . Il est pour moi la preuve qu'on peut faire de très bonnes oeuvres cinématographiques d'action et réflexion avec un petit budget : 20 millions de dollars (contre 200 millions pour Terminator 3 sorti l'année d'après).
Pour le thème, on est en plein dans les sociétés totalitaires des dystopies. Libria est très bien rendue grâce aux choix des costumes, des couleurs, du grain, des silences et non-dits entre les personnages. Le fils de John Preston illustre parfaitement le visage de l'enfance endoctrinée dans un tel environnement. La réalisation, sans être exempte de tous défauts s'en sort très bien. Les scènes d'action, notamment avec l'utilisation du kata armé, sont magnifiques, véritables chorégraphies qui n'ont rien à envier à Matrix. La ville est grise : couleurs grises, gens gris sans consistance, monuments gris et imposants, immeubles gris et fonctionnels...
Le scénario, sans être original dans ce genre, ne démérite pas pour autant : pas de grande surprise mais pas de grosses ficelles. Ce qui est intéressant en revanche, c'est le choix de l'acteur principal et l'évolution de son personnage. Christian Bale est parfait en Ecclésiaste Grammaton (soldat de l'ordre) supérieur, visage froid et lisse, yeux vides, fixes, gestes économes. Tout le développement de l'intrigue, toute la montée de l'intensité dramatique, toute la redécouverte des sentiments se lisent petit à petit sur ce visage si particulier. On y cherche au fur et à mesure les signes du contrôle qui s'effiloche car l'acteur (fanatique de ses rôles il est vrai) réussit vraiment à s'imprégner de John Preston et à donner une réalité impressionnante à ce dernier.
Si vous n'êtes pas allergique à l'action et à l'anticipation, je ne peux que vous donner un conseil : plongez vous-même dans Libria, à la rencontre de l'Ecclésiaste John Preston !