Je viens de relire les Chroniques, donc double post pour donner un avis un peu plus élaboré :
J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre Lisbeï pas à pas dans sa découverte du monde dans lequel elle vit, dans sa quête de connaissance et de vérité. Car Lisbeï s’intéresse énormément au passé du Pays des Mères – le “Déclin”, puis la période des Harems suivi de celle des Ruches, et enfin l’avènement du Pays des Mères – mais aussi à sa religion, au culte d’Elli et de Garde, sa fille venue apporter la Bonne Paroles sur Terre. Difficile d’en dire plus sans trop en dévoiler, mais j’ai adoré tout ce côté du livre, l’approche historique et archéologique, aussi bien que le questionnement autour de Garde, qui m’a beaucoup fait penser à L’Évangile selon Pilate d’Eric-Emmanuel Schmitt, livre (et pièce de théâtre avec Jacques Weber) que j’avais beaucoup aimé.
Mais Lisbeï n’est pas seule dans sa quête, et est entourée d’un grand nombre de personnages secondaires, dont sa sœur Tula évidemment, mais aussi la Médecine Antoné, Mooreï la Mémoire de Béthély, l’énigmatique Kélys, la progressiste Capte d’Angresea, Guiséia, et bien d’autres encore. Cette palette de personnages nous permet d’appréhender les différentes facettes du Pays des Mères, et permet à Elisabeth Vonarburg de donner une vision plus large que celle de Lisbeï, forcément parcellaire et subjective. En effet, les Chroniques sont constituées essentiellement d’extraits du journal de Lisbeï, ou de lettres adressées à sa sœur, complétés par les correspondances que s’échangent les différents protagonistes. Cette forme de roman presque épistolaire est un peu déroutante au début, de même que certains partis pris d’écriture, mais finalement j’ai trouvé qu’elle desservait parfaitement l’histoire imaginée par Elisabeth Vonarburg.
En conclusion, je ne peux que vous inciter à vous précipiter sur ce livre, qui m’a permis de démarrer l’année 2012 en beauté!