Résumé :Au début des années 80, Alice Sebold a 18 ans et suit des études à Syracuse. Un soir, sur le chemin de sa résidence universitaire, elle est sauvagement agressée et violée. Vingt ans plus tard, elle revient sur le traumatisme : le viol, la peur, l'agresseur reconnu dans la rue, le procès, la vie qui doit reprendre malgré tout. Dans cet autoportrait sans concessions, elle redevient cette jeune fille brisée en deux, qui cachait sa fragilité, son malaise et sa solitude sous des allures de fanfaronne. Elle raconte le soutien bancal et maladroit de sa famille, la gêne des amies, la fascination des inconnu ou le dégoût des « gentils garçons ».
(Evene)Mon avis :Après avoir lu et adoré « La nostalgie de l’ange », je me suis empressée d’acquérir les 2 autres livres d’Alice Sebold, et je viens donc de commencer par lire son tout premier.
Il est la fois très éloigné et très proche du précédent que j’ai lu. Parce que cette histoire est la sienne et qu’elle a eu réellement lieu, qu’elle l’a vécue et qu’elle la vit encore au plus profond d’elle-même.
Ici, rien de fantastique, que du concret, son récit est vrai, cru et violent. Et pourtant, elle nous compte son histoire avec une telle intensité, qu’on en oublierait presque parfois que ce n’est pas une fiction. On ne parvient plus à lâcher le livre, on veut absolument savoir ce qu’il va lui arriver.
L’auteur avait déjà abordés certains aspects du drame qu’elle a vécu dans «La nostalgie de l’ange », mais ils n’y étaient que survolés, ici, on est avec elle, à ses côtés dans tout ce qu’elle vit. Elle ne nous épargne rien, chaque détail, chaque pensé, chaque geste, chaque souffrance, elle nous raconte tout. Ça rend son récit difficile à entendre parfois, mais aussi essentiel et terriblement intense.
C’est aussi un document très intéressant, on se rend compte de ce vis une victime pendant, mais aussi après son agression, la dureté insupportable du système judiciaire.
Les passages de son interrogatoire au tribunal sont particulièrement insoutenable je trouve, c’est vraiment injuste de voir ce qu’ils lui font subir. Quand on voit ça, on se dit que ce n’est pas étonnent que beaucoup d’agresseur ne soit jamais condamnés pour les viols qu’ils on commit, il faut vraiment que la victime soit incroyablement forte pour réussir à ne pas se faire démonter par l’avocat de la défense !!
Mes yeux m’ont piqués à plusieurs reprises, c’est vraiment un récit très émouvant et passionnant malgré sa dureté. Et en arrivant à son terme, j’étais vraiment déçue que ça se termine, j’avais vraiment envie de connaître la suite de la vie de cette femme, passer encore du temps avec cette personnalité si admirable, et savoir ce qu’elle a vécu après, comment elle a survécu, si elle a pu être heureuse par moment…
Je vous recommande donc chaudement ce livre, même si, je tiens à préciser qu’il n’est pas à mettre entre toutes les mains, comme je le disais, elle décrit son viol très crument entre autre, et même en dehors des scènes de violences, son récit peut être difficile à supporter pour les âmes sensibles (surtout en sachant qu’il est vrai).