Présentation de l'éditeurDès la première ligne, Helen Knightly avoue. Il y a bien eu meurtre. Que sa mère ait été sénile et méchante ne change rien. Tout au long des vingt-quatre heures qui vont suivre, Helen louvoie entre ses souvenirs et la réalité, pour tenter de comprendre, pour tenter de survivre... Surgissent les images d'une enfance bizarre passée auprès d'une femme belle et démente, impitoyable et fragile, qui s'immerge lentement dans la maladie pour mieux punir son mari. Nous voilà pris à notre tour au piège de l'amour-haine qu'Helen voue à cette mère aux allures d'idole destructrice. Son angoisse devient notre angoisse : que faire du corps ? où trouver un complice ? faut-il quitter la ville ? se tuer ? Le suspense est intolérable : on ne lâche pas Noir de lune avant le tout dernier paragraphe.
(amazon)Mon avisDécidément, j’aime vraiment de plus en plus cet auteur (dommage que ce soit pour l’instant le dernier livre que je puisse lire d’elle !).
Bien sûr, il ne faut pas être trop sensible, parce que ses histoires sont toujours plus ou moins dures et très fortes en émotions. Mais c’est aussi cette intensité qui me plait. C’est parfois difficile à lire (parce que pas très gai), en même temps c’est aussi ce qui rend ses récits si captivants, ils nous habitent, nous touchent et nous poussent à la réflexion.
Ses personnages sont très troublants et attachants (enfin pas tous bien sûr…). Essentiellement des femmes, elles ont ce mélange de force et de faiblesse que portent en eux les personnes qui tente de survivre malgré les souffrances qu’elles ont endurées et qui les dévorent encore de l’intérieur, je les trouve très touchantes. Elles sont à la fois très dures envers la vie et en même temps totalement désarmées face à certaines personnes ou situations.
On sent aussi chez ses personnages une forte part autobiographique, dans leur vécu et dans leur caractère. Du moins, je pense que c’est le cas, parce que certaines choses reviennent, comme par exemple cette relation mère-fille, qui est aussi évoquée dans les autres livres de l’auteure. Ici, elle est le centre du récit, et c’est vraiment très intéressant. On se rend compte à quel point les gens qui ne sont pas fait pour avoir des enfants peuvent les détruire (sans même s’en rendre compte) s’ils décident d’en avoir malgré tout… Le mépris et l’absence d’amour peuvent être la pire des souffrances pour un enfant quand il les reçoit de sa propre mère…
Ça nous amène forcément a réfléchir à nos propres relations avec nos parents et à celles qu’ils ont eues avec leurs propres parents. C’est sans doute aussi pour ça que ses histoires sont si touchantes.
Ce livre est sûrement le plus sombre de l’auteure, elle nous raconte comment cette femme en est arrivée à tuer sa propre mère. Le récit est dur, troublant, dérangeant, mais malgré tout très touchant. Il est de ceux qui font réfléchir et que l’on emporte avec nous après avoir refermé le livre.