Résumé :En 1985, Nelson Mandela, alors incarcéré depuis vingt-trois ans, entreprit de vaincre les partisans les plus impitoyables de l'apartheid, de ses geôliers jusqu'aux chefs de l'armée sud-africaine.
Il gagna d'abord sa libération, puis remporta la présidence du pays lors de sa première élection libre en 1994. Mais il savait que l'Afrique du Sud était encore dangereusement divisée par cinquante ans d'apartheid. S'il ne pouvait l'unir rapidement, d'une façon viscérale et émotionnelle, son pays allait s'effondrer dans le chaos. Il choisit une cause ayant, a priori, peu de chance de succès : l'appui au Springboks, l'équipe nationale de rugby, lors du tournoi de la Coupe du monde 1995 tenu en Afrique du Sud.
Contre les géants du sport, les perspectives de victoire des Springboks étaient faibles, et leurs chances de s'emparer des coeurs de la plupart des Sud-Africains semblaient encore plus inaccessibles, car ils avaient longtemps incarné le règne des Blancs. Durant l'apartheid, les Springboks et leurs partisans, tous des Blancs, avaient entonné des chants de ralliement racistes, et les Noirs venaient aux matchs des Springboks pour appuyer l'équipe adverse.
Mais Mandela estimait que les Springboks pouvaient incarner et attirer la nouvelle Afrique du Sud. Et l'équipe adopta son plan. En peu de temps, la télévision sud-africaine diffusait des images de l'équipe chantant l'hymne traditionnel de la résistance noire. A mesure que leur étonnante série de victoires s'allongeait, leur avantage sur le plan intérieur s'accrut d'une façon exponentielle. Des Sud-Africains de toute couleur et de toute allégeance politique furent séduits par l'équipe.
Lorsque les Springboks firent leur entrée dans le stade pour le match contre l'équipe favorite, celle de la Nouvelle-Zélande, Mandela était assis dans son fauteuil présidentiel, portant le chandail des Springboks, tandis que 62 000 partisans, des Blancs pour la plupart, scandaient "Nelson ! Nelson !". Des millions d'autres étaient rassemblés devant leurs téléviseurs, dans les bidonvilles noirs ou les chics banlieues blanches, pour encourager leur équipe.
Ce jour-là, les Springboks l'emportèrent, couronnant l'effort de Mandela en vue de rassembler à jamais 43 millions de Sud-Africains.
John Carlin, ancien chef du bureau sud-africain de l'Independant, de Londres, offre un portrait singulier, en pleine action, du plus grand homme d'Etat de notre époque, concoctant jusqu'à l'ivresse le volatil cocktail de la race, du sport et de la politique.
Il a puisé dans de longues entrevues avec Mandela, Desmond Tutu et des dizaines d'autres Sud-Africains engagés dans la décisive campagne de Mandela et l'improbable triomphe des Springboks. En un langage émouvant, il explique comment leur championnat a transcendé la griserie de la victoire pour effacer les haines anciennes et unifier un pays.Ce livre est à l'origine du film
Invictus réalisé par Clint Eastwood.
Mon avis :Ce livre a été écrit par un journaliste comme indiqué ci-dessus. C'est écrit très intelligemment avec beaucoup de recul. Il s'agit d'un complément très intéressant à l'autobiographie de Nelson Mandela. J'ai trouvé très enrichissant de lire une analyse des manœuvres politiques de Nelson Mandela ayant eu lieu avant et après sa libération.
J'ai voulu lire ce livre dès que j'ai su qu'Invictus en était inspiré et je dois dire que j'ai bien fait. Le livre est beaucoup moins centré sur le Rugby que ne l'est le film ce qui, pour moi, le rend plus intéressant