La foire des ténèbres
De Ray Bradbury RésuméQuelques jours avant Halloween, la foire est arrivée à Green Town en pleine nuit, dans un train mystérieux. Jim et Will ont entendu le chant de l'orgue et le sifflet du train, ils ont vu la foire débarquer. Seuls témoins d'événements inquiétants, ils savent qu'elle a de noirs desseins. Un carrousel qui, en tournant à rebours, inverse le cours du temps, la plus belle femme du monde endormie dans un bloc de glace, un homme qui a le pouvoir d'exaucer les vœux les plus fous... telles sont les attractions de cette foire de cauchemar.
Jouant sur les peurs de l'adolescence, Bradbury mêle poésie et surnaturel pour nous entraîner dans une terrifiante aventure.
Mon avisC’est le deuxième livre que je lis de cet auteur après “Fahrenheit 451”, et même si les deux œuvres n’ont absolument rien en commun, j’ai également beaucoup aimé celui-ci.
Cette lecture n’a pourtant pas été tout-à-fait ce à quoi je m’étais attendu en lisant le résumé et en voyant la couverture du livre. Je pensais à quelque chose de plus sombre, de plus ancrée dans l’imaginaire, a une “simple” histoire fantastique. Finalement, j’ai eu bien plus, puisque, même si le récit est moins spectaculaire que ce que je croyais, ce qui l’accompagne (même si ça n’a rien d’extra-ordinaire en soi) est tout aussi passionnant! Bradbury, à travers les deux jeunes garçons qui sont les héros du récit, nous conte l’enfance, l’amitié, une relation entre un père et son fils et comment ils se rencontrent. Le tout sur fond d’une aventure fantastique et captivante.
C’est touchant et beau, sans doute surtout parce qu’on entre dans leur univers d’enfant, que l’on partage leur complicité, leurs peurs, leur imaginaire (j’ai beaucoup aimé les petites idées géniales comme le “ponton-xylophone”!
), c’est à la fois très tendre, drôle et fascinant.
En plus du père et des deux garçons qui sont très attachants, ont trouve toute une brochette de personnages fantasques: ceux qui viennent de la fête foraine, tous plus fous, fascinant et inquiétants les uns que les autres.
Le style de l’auteur est toujours aussi agréable à lire, peut-être même plus accessible que dans “Fahrenheit 451” qui avait il me semble un récit plus froid, plus détaché (pour mieux coller à l’histoire sans doute), ici, c’est plus classique, mais on retrouve toujours son côté poétique qui (même s’il complique parfois un peu la compréhension) est très agréable à lire.
Un bon livre donc dans l’ensemble, même s’il y a un petit je-ne-sais-quoi que je n’arrive pas à pointer du doigt mais qui m’a fait paraître le récit parfois un brin flou ou trop léger peut-être. Mais ça ne m’a pas gâcher la lecture, et en dehors de ça, c’est vraiment une belle histoire, touchante et tendre.
PS : En postface, l’auteur nous en dit plus sur l’origine de ce livre, et c’est très intéressant sur le cheminement de pensé d’un auteur, on y apprend notamment qu’il a rencontré étant tout petit garçon un “homme illustré” qui l’a beaucoup inspiré (et qui est sûrement plus ou moins à l’origine de l’écrivain qu’il est devenu) et que cette histoire, avant de devenir un roman, a d’abord été un scenario écrit pour Gene Kelly (mais pour lequel l’acteur n’a malheureusement jamais trouvé de financement). Le livre a finalement été porté à l’écran par Disney dans les années 80, je serais curieuse de voir le résultat.