Synopsis :Il y a dix ans, la sublime cité d’Elantris, capitale de l’Arélon, a été frappée de malédiction. Ses portes sont désormais closes et nul ne sait ce qui se passe derrière ses murailles. Kae est devenue la première ville de l’Arélon. Quand la princesse Sarène y arrive pour épouser Raoden, l’héritier de la couronne, on lui apprend qu’il vient de mourir. Veuve d’un homme qu’elle n’a jamais vu, Sarène choisit pourtant de rester à la cour, et tente de percer le mystère d’Elantris… Elantris est le premier roman publié de l’auteur du cycle des Fils-des-Brumes, Brandon Sanderson, également choisi pour terminer le cycle de la Roue du temps après le décès prématuré de l’écrivain Robert Jordan.Avis personnel :Voilà donc le Elantris dont on m'a tant vanté les mérites !
Pour dire vrai, si j'ai passé un vrai bon moment en lisant ce roman, celui-ci n'est pas parfait non plus.
Commençons donc par les défauts : Si le rythme d'ensemble est plutôt soutenu et que l'intrigue est assez bien construite pour ne créer l'ennui, j'ai trouvé que certains passages ou situations étaient un peu redondantes. Rien de très grave, mais on sent que l'auteur a parfois du mal à combler certains creux narratifs et cela engendre forcément quelques longueurs... Heureusement, sur un pavé de 800 pages comme celui-ci, il n'y en a pas tant que ça, mais il fallait le souligner néanmoins.
L'autre point négatif selon moi, ce sont les personnages, qui pour la plupart répondent malheureusement aux stéréotypes habituels de la fantasy. Alors oui, il n'y a pas de nains grognons et belliqueux, pas d'elfes sveltes et gracieux, mais les deux héros principaux (ainsi que leurs amis) manquent cruellement de profondeur, même s'ils restent crédibles dans leurs rôles. Finalement, le personnage le plus intéressant sera Hrathen, haut prêtre à la solde d'un empire guerrier venant convertir le pays dans lequel se déroule le récit. Personnage ambivalent qui évolue au cours de l'histoire et par lequel arrivent certains des plus réjouissants retournements de situations, ce sera lui en fin de compte que l'on retiendra, face à la transparence des autres caractères.
Pour les points positifs, ils sont nombreux, mais parmi eux je citerais volontiers l'univers, pour commencer.
Les personnages, sans être insipides non plus, sont des clichés fantasy ambulants. En revanche, l'univers dans lequel prend place l'histoire est beaucoup plus original - même si on retrouve le cadre pseudo-médiéval habituel. Pas de trolls, d'orques ou de dragons ici, pas plus que de quêtes impossibles pour sauver le monde. La principale attraction de ce coin-ci du monde est Elantris, une cité abritant jadis une magie puissante, mais qui est depuis tombée en disgrâce. Et si l'auteur nous emmène dans ses rues dès le début, il arrive pourtant à maintenir le mystère autour de cette puissance déchue, par petites touches successives. Sur la cité elle-même, sur ses habitants, sur la magie qui habitait les lieux... Je n'en dirais pas plus pour ne pas gâcher le plaisir, mais ce point-là est vraiment réussi, et sur un bouquin de cette taille, le mystère est suffisamment bien entretenu pour nous donner envie de tourner les pages, jusqu'au bout.
- Spoiler:
Juste dommage, en passant, que dans la toute dernière partie, le récit se focalise plus sur les personnages et les amourettes que sur le sujet principal du roman... du coup, ça engendre une petite frustration, car on a l'impression que toutes les questions n'ont pas trouvé de réponse. C'est là, je crois, l'aspect qui m'a le plus frustré/déçu du roman.
Un autre point que j'ai adoré dans Elantris et qui lui donne un petit cachet, c'est son système magique, original et novateur. Celui-ci est d'ailleurs en rapport direct avec Elantris et sa gloire passée et c'est un vrai plaisir d'en découvrir plus sur le sujet, à mesure que les chapitres défilent
Tout comme les petites trouvailles diverses et variées ponctuant l'histoire et enrichissant de-ci de-là un univers qui possède vraiment sa touche bien à lui.
Quant à la plume, sans être inoubliable, elle se révèle fonctionnelle et efficace, du coup ça se lit vite et sans se prendre la tête. Bref, de ce coté-là rien à dire, même si j'ai trouvé ça un peu trop léger par moments... Je verrais dans les romans suivants si le bonhomme s'est amélioré sur ce point-là.
Bref, un roman qui malgré ses défauts, m'a fait passer et bon et agréable moment et surtout, m'a donné envie d'en savoir plus sur l'univers d'Elantris (je ne sais pas s'il est exploité dans un autre roman de son créateur) mais aussi sur l'oeuvre en général de Sanderson, qui me semble être assez riche et variée pour ne pas s'ennuyer.
En un mot : réjouissant, mais peut mieux faire. A lire néanmoins pour les amateurs avertis de fantasy