Il y aura des morts
Patrick Senécal
Synopsis :À huit heures vingt-quatre, ce vendredi 12 août 2016, Carl Mongeau émerge du sommeil sans se douter qu’aujourd’hui, sa vie basculera dans un cauchemar paranoïaque. Même si, comme tout le monde, il connaît son lot de petits problèmes et d’irritations diverses, il mène une existence somme toute frappée par les sceaux de la quiétude et de la sérénité, mais dans moins de neuf heures, ceux-ci disparaîtront, et ce, de façon définitive.
Pourtant, la journée de Carl, propriétaire du bar Le Lindsay à Drummondville, s’annonce normale. Le seul événement vraiment étrange est la visite de cette inconnue qui lui annonce quelque chose de troublant. Mais comme il s’agit sans doute d’une blague de mauvais goût, Carl se concentre plutôt sur les festivités du 20e anniversaire de son établissement qu’il prépare avec minutie. Car l’homme de cinquante et un ans, malgré quelques déceptions (comme sa séparation après vingt-huit ans de vie en couple) a toujours contrôlé son existence et aujourd’hui, il considère qu’il mène la vie presque parfaite qu’il mérite.
… sauf qu’à partir de 17:05, l’anniversaire de son bistrot sera le dernier de ses soucis. Comme tout ce qui concerne l’organisation de son quotidien, d’ailleurs.
Commentaire personnel :Patrick Senécal est pour moi un auteur extraordinaire et c’est toujours avec beaucoup d’appréhension que j’attends la sortie de ses nouveautés. Chacun de ses romans est la promesse d’une bonne lecture, une lecture qui sera macabre et certainement pleine d’adrénaline. Une lecture qui marquera l’esprit.
Cette fois, ce roman raconte l’histoire d’un huis-clos. Mais d’un huis-clos à la grandeur d’une ville. C’est possible ça ? Oh oui, c’est possible avec cet auteur ! Tout commence tranquillement, avec un personnage des plus normal dont la vie au quotidien n’est pas des plus palpitante. Bref, un personnage ordinaire qui pourrait être notre voisin. Un bon voisin qui ne fait jamais de vagues, un voisin agréable à côtoyer.
Mais voilà que cette personne recevra la visite d’une femme qui lui annoncera sa mort prochainement. Et ce, de la façon la plus normale possible, lâché froidement et sans réel menace dans la voix. Est-ce un canular ? Est-ce à prendre au sérieux ? S’en suivra une tentative de mort et alors tout s’enchainera à vive allure. Immédiatement, le style du roman change et l’adrénaline embarque. Une course-poursuite s’enclenche et ne s’arrêtera pas de si tôt. Les morts se succèderont rapidement.
Les pages tournent alors à un rythme fou malgré les longs chapitres, le lecteur étant happé rapidement par le récit. La paranoïa qui s’empare du personnage principal nous touche aussi et on se met à douter de tout le monde. On suit donc ce personnage à travers la ville de Drummondville alors qu’il essaie de comprendre ce qu’il lui arrive. Survivre, voilà le but ultime. Mais à quel prix ? Il veut survivre, mais sans mettre les personnes qu’il aime en danger pour autant.
L’histoire avance rapidement et à chaque chapitre additionnel, le lecteur se rend compte de la fusion de ce livre avec un autre roman du même auteur. Et alors, tout part en vrille et le lecteur ne peut qu’être estomaqué par tant de de minutie dans l’histoire. Il est impossible de ne pas en voir de toute les couleurs – principalement la couleur de l’hémoglobine. L’incompréhension entre en jeu au début. Puis, la tristesse et la colère. Jusqu’à la toute fin, les émotions se succèderont rapidement, rendant impossible de reposer ce roman.
Le chaos est là. Le personnage principal le saura bien assez tôt… tout comme le lecteur. Et ce chaos sera des plus meurtrier… parce que oui, il y aura des morts !