Je l'avais déjà lu y'a 4-5 ans, sans être plus marqué que ça, même si je sentais que ce n'était qu'un préambule à quelque chose de potentiellement énorme...
Et cet été donc, je me suis relancé dedans, mais avec cette fois l'intention de lire le reste du cycle derrière.
Je n'ai pas été déçu !
Bon, avec le recul ce n'est toujours pas mon épisode préféré de la série, mais il est indispensable pour lancer celle-ci sur de bons rails et expose nombre de points cruciaux pour la suite de celle-ci.
- Spoiler:
Le personnage principal, Roland, pour commencer.
Le monde dans lequel prend place l'histoire - "un monde qui a changé".
La poursuite de l'homme en noir.
Jake, etc.
Alors, c'est sûr, l'ensemble (formé de plusieurs nouvelles distinctes écrites par SK entre 1970 et 1978) peut paraitre un peu brouillon par moments, confus. Le style est sec et dépouillé, parfois un peu plus recherché et stylisé ; on sent que SK (à la manière de Roland en quête de sa Tour) se cherche encore un peu à l'époque de sa rédaction. Pourtant, les thèmes réccurents (aussi bien de la saga que son oeuvre plus globale) sont déjà là, ainsi que les grandes lignes de l'histoire.
On ressort souvent, pour excuser la qualité inégale de ce premier opus, le prétexte que l'auteur ne savait pas vraiment où il allait, à l'époque. Qu'il n'avait qu'une vue que très partielle de l'ensemble de l'oeuvre à venir.
Pour ma part, je pense qu'il avait déjà une idée précise de là où il voulait aller, mais que sa plume n'était pas encore assez "mûre" pour raconter ce genre d'histoires... D'où parfois (à mon sens), un léger décalage entre le contenu et le style choisi pour traiter certains passages.
Mais une partie du charme "aride" vient aussi de ce style épuré et sophistiqué à la fois, contant les pérégrinations d'un flingueur solitaire, nan ?
Pour le reste, tout est déjà là :
- Spoiler:
la figure symbolique du chevalier/Pistoléro, l'ambiance far-west de fin du monde, les paradoxes spatio-temporels, etc.
Certains passages me paraissent un peu fades, mais d'autres sont eux carrément excellents, comme le passage dans la mine (beuarrghh les lents mutants !) suivie de la mort de Jake, la station de train souterraine où l'on découvre pour la 1e fois les traces d'une civilisation annihilée par... on ne sait pas trop quoi (mais ça craint hyper grave), le loongue (et fascinante) palabre entre Walter et Roland. Excellente analogie, au passage, que celle de l'univers contenue dans un brin d'herbe et qui à la première lecture déjà m'avait fait tilter en donné envie d'en savoir plus sur cette mystérieuse Tour Sombre...
Cette fois-ci, le poisson était ferré pour de bon et il m'a pas fallu pas grand-chose pour me jeter voracement sur la suite
Bref, beaucoup de bons points et d'autres un peu moins bons, de petites maladresses et de vraies fulgurances, qui donnent néanmoins envie d'en savoir plus. Et je dirais que ce sont aussi ces petites erreurs de jeunesse qui donnent son style si particulier et son charme à ce que je considère avant tout comme une sorte de "prologue" au cycle de la Tour Sombre.
Un épisode particulier donc, mais qui a son importance.
En plus, il se lit super vite, comme ça on est vite fixé !
Bref : le début d'une Grande saga, qu'il faut lire et replacer dans son contexte pour se rendre compte de tout le chemin parcouru par son auteur