Michael Moorcock - Le Champion de Garathorm - La Légende de Hawkmoon T6

Synopsis :

Hawkmoon dépérit. Une messagère vient requérir son aide : des guerriers mystérieux ont pris la ville de Garathorm. Sont-ils envoyés par les Seigneurs du Chaos qui cherchent à manipuler l'histoire parce que leur propre monde est à l'agonie ?
C'est assez pour Hawkmoon. Ils ont dû surgir d'un passage entre les dimensions. Il affronte l'armée inconnue, prêt à tout pour trouver un chemin vers Yisselda, son amour perdu. Pour la rejoindre, une seule solution : guérir la blessure du multivers. Une tâche à la mesure du Soldat du Destin.

Avis personnel :

L'un des tomes les plus surprenants et les plus intéressants du cycle.
Déjà, ici le personnage de Hawkmoon prend une certaine épaisseur, tourmenté par des démons et des souffrances à peine concevables pour le commun des mortels... Mais justement, il n'est pas le commun des mortels : c'est le Champion Eternel et en conséquence de quoi les souffrances qu'il doit affronter sont à la mesure de ses actes héroïques. C'est l'un des points très réussis du roman et on suit la dépression morbide du personnage durant environ un quart de l'histoire, avant que l'intrigue ne démarre réellement et que l'aventure commence.

Une aventure qui en soi ne se présentait pas de la façon la plus excitante qui soit

Spoiler:

mais qui devient rapidement enivrante, dès lors qu'un personnage crucial de la mythologie cosmique de Moorcock y fasse son apparition.
Je ne dévoilerais pas lequel pour ceux qui ne l'ont pas encore lu, mais c'est à partir de là qu'on retrouve le Moorcock des grands jours, avec son concept de Champion et de Multivers toujours aussi excitants - du moins, lorsqu'ils sont bien exploités, ai-je envie d'ajouter  
J'ai beaucoup apprecié les nombreuses idées (souvent un peu farfelues) qui parsèment le récit :

Spoiler:

Je pense que je pourrais continuer la liste bien longtemps, mais ce sont là les gros points forts du roman et ça a été un régal à lire et à découvrir.
J'avais presque l'impression par moments de me retrouver en territoires elriciens, ce qui est un gage de qualité certaine  
Bien sûr, on pourra toujours revenir sur les travers habituels de l'auteur, mais si vous avez lu mes précedents commentaires vous devez bien les connaître maintenant lol alors inutile d'en rajouter ! Mais il est bon ici de retrouver un Hawkmoon enfin à la hauteur de sa légende et offrant enfin un monde et des possibilités s'inscrivant parfaitement dans la cosmogonie du Champion Eternel. Le Comte Airain (précédent volume du cycle) marquait déjà un léger tournant, mais ici on se retrouve de plein pied dedans et je dois dire que c'est un réel plaisir. Certains lecteurs un peu frileux sont passé à coté de cet épisode, en lui trouvant un coté trop psychédélique, trop n'importe quoi et/ou pas très sérieux, au vu du reste de l'oeuvre : pour ma part, je trouve au contraire qu'il revisite le mythe de façon intelligente et novatrice, en empruntant volontairement des chemins de traverse des plus raffraichissants.

Au final donc, un excellent épisode de Hawkmoon, qui balaie un peu les réserves que j'avais pu ressentir pour les précédents et qui m'a fait passer un très bon moment avant la dernière ligne droite de la saga. Je le recommande fortement à ceux qui ont lu les tomes précédents et/ou qui ont aimé Elric : on y retrouve un peu de cette saveur particulière, typiquement héroïc-fantasy (mais pas que), qui font tout le charme de ces grandes épopées.
Bref, du Hawkmoon en grande forme, qui réserve quelques surprises vraiment sympa : je me suis vraiment éclaté !

A défaut d'apprécier l'auteur ou ses personnages, je trouve les couvertures de ce cycle très esthétiques.

lol.
Mais tu as essayé de lire autre chose qu'Elric ?

Euh non, parce qu'en lisant les avis de Steve, du genre :

Steve a écrit:

J'avais presque l'impression par moments de me retrouver en territoires elriciens

Ca étouffe dans l’œuf toutes les envies que je pourrais avoir d'essayer autre chose de l'auteur.
Et puis, je crois que c'est juste un peu trop sombre pour moi en général, Moorcock.

C'est vrai qu'en général lorsqu'on parle de Moorcock, les termes "torturé", "tourmenté" ou "sombre" reviennent fréquemment. Pour ma part, ce n'est pas cet aspect-là qui m'intéresse le plus, mais plutôt ce qui a attrait à son Multivers et à sa mythologie du Champion Eternel.
Le reste, ce ne sont pour moi que des "caractéristiques techniques" de moindre importance

Mais je conçois que ça ne te branche pas plus que ça sci-fi ; le mal-être d'Elric et de ses petits copains occupant une part importante de leurs récits respectifs... (même Sandie a trouvé qu'il "chouinait trop" lol).
Par contre, je suis bien d'accord avec toi pour les couv' : je trouve qu'elles ont une sacré gueule !

scifi a écrit:

Euh non, parce qu'en lisant les avis de Steve, du genre :

Steve a écrit:

J'avais presque l'impression par moments de me retrouver en territoires elriciens

Ca étouffe dans l’œuf toutes les envies que je pourrais avoir d'essayer autre chose de l'auteur.
Et puis, je crois que c'est juste un peu trop sombre pour moi en général, Moorcock.

je vois
pour ma part je reprendrai un jour Hawkmoon, Elric faisant partie des nombreuses sagas que je préfère remettre à plus tard parce que pal ingérable pour le moment, mais je continue d'avoir envie de le découvrir =)