Je viens d'entamer ma lecture du 3ème volet de la saga "Manitou".
Intrigue :
Harry Erskine, le voyant préféré des vieilles dames, reçoit la visite de Karen Tandy, qu'il a connue vingt ans plus tôt dans des circonstances dramatiques.
Un fait étrange s'est produit chez des amis à elle, les Greenberg : tous les meubles de leur salle à manger ont glissé sur le parquet et se sont entassés contre un mur, comme attirés par un aimant invisible.
Vissée depuis trois semaines sur une chaise, en état de choc, Naomi Greenberg affirme avoir vu des ombres sur les murs.
Se rendant sur les lieux, Harry découvre que ces phénomènes inexplicables sont l'oeuvre de Misquamacus, le plus puissant des sorciers indiens, qui n'a pas craint dans le passé d'invoquer les Grands Anciens.
Celui-ci s'est réincarné une nouvelle fois et a passé un pacte avec Aktunowihio, le dieu des ténèbres.
L'ombre du Manitou s'étend sur toute l'Amérique. de Las Vegas à New York, les villes s'écroulent, se volatilisent, aspirées sous terre par une magie plus vieille que l'humanité.
Misquamacus est déterminé à faire disparaître de la surface de la planète toute trace de l'envahisseur blanc.
Pour l'en empêcher, Harry Erskine devra traquer et affronter le redoutable sorcier sur son territoire, dans le Grand Dehors, la contrée des morts...
AK !, AK !, AK !, AK !, AKKKRRAAAAAAA !
Avis personnel :
Graham Masterton, le Saigneur de l'Horreur Littéraire, nous livre ici, son 3ème tome de la saga "Manitou", considérer comme un monument, une véritable apothéose horrifique, le sommet du genre.
On retrouve dans ce bouquin des scènes érotiques assez crues, ainsi qu'une bonne dose d'humour toujours signer Tonton Masterton.
Cela permet de détendre un peu l'atmosphère tant la tension se fait palpable en avançant au fur et à mesure dans la trame.
Autant l'auteur ne cherchait pas à nous égarer lors de son premier roman "Manitou", autant là il nous décrit des phénomènes surnaturels et horribles différents dans chacun de ses chapitres, pour les unir en une somme de démesure démoniaque... du grand art !
Si tous les ingrédients avaient été réunis dès les premières pages, on n'y aurait certainement pas cru ; mais là, en instillant petit à petit des moments de terreur parfois bien convenue, il nous permet de nous préparer au pire.
Mais lorsqu'il arrive, l'horreur et le dégoût s'installent.
Ce génie prolifique prend un plaisir quasi sadique à nous décrire les destructions de corps ou d'âme. Si vous désirez savoir ce que ça peut faire de retourner un être de chair et de sang comme un gant. Et bien, mes chers Lecter(s), chairs lectrices, vous êtes servis ! Car Graham Masterton vous en fait une description quasi chirurgicale et très détaillée : vous ne lisez pas la scène, non, vous la visualisez !
De plus, ces violences ou scènes de terreur et d'horreur ne sont jamais gratuites ; il prend toujours des références historiques pour élaborer son histoire et la rendre encore plus convaincante.
Rien n'est laissé au hasard, tout y est méticuleusement calculé, comme un cynique piège auquel vous ne pouvez échapper.
Et c'est comme ça pour chacune de ses descriptions : des détails qu'il avait "omis" lors de ses précédents romans ? Non, je pense que lui même à franchi un cap, et qu'il l'a fait avec nous.
"L'ombre du Manitou" est un pur chef-d'oeuvre d'angoisse sanguinaire très prenant, au même titre que son tout premier opus de la saga.
Tout compte fait, Sir Graham Masterton est un redoutable conteur hors pair, un peu comme le bon vin : il se bonifie avec le temps. Un gros classique des années 90 que je vous recommande vivement.