James, duc de Krondor, a défait le Roi Démon et ses armées maudites en sacrifiant sa vie et en livrant sa cité aux flammes.
Mais des cendres de la ville s'élève une nouvelle menace en la personne du général Fadawah. un des rares survivants de la bataille. qui jadis commandait les armées de la reine Emeraude. Acculés par ce nouveau despote, Jimmy et Dash, les deux petits-fils de James, doivent à tout prix rassembler les fragments de la couronne brisée du Royaume des Isles, afin d'unir les vestiges de ce dernier sous une seule et même bannière.
Midkemia connaîtra-t-il un jour la paix ?
Avis personnel :Dernier volume donc, de cette sanglante Guerre des Serpents. Une oeuvre complexe et ambitieuse, qui malgré des hauts et des bas, garde une ligne directrice de grande qualité.
Peut-être ai-je moins accroché sur la longueur que Les Chroniques de Krondor - l'élément de nouveauté jouait pas mal j'imagine - ou que la Trilogie de l'Empire, mais au final j'ai quand même passé un excellent moment de lecture. Grâce d'une part à l'écriture tjs aussi agréable et immersive de Feist (que je ne louerais jamais assez), mais aussi à une intrigue, qui au premier abord, semblait juste de pretexte pour dépeindre un nouveau conflit dévastateur... mais qui en fait, implique des forces bien au-delà des simples peuplades midkmianes et "étrangères" (dans tous les sens du terme lol).
Ce que j'ai aimé aussi dans ce cycle, c'est la continuité avec celui - ceux, même - où nous sont contés la Guerre de la Faille. Et encore plus dans "l'entre-deux guerres", avec Le Boucanier du Roi. C'est là qu'on se rend compte que l'auteur avait en réalité élaboré toute une série d'évènements qui ne font que débuter et qu'on entrevoit à peine ici.
Et là, en fermant ce volume, je me suis dis "chapeau" !
Mais revenons-en à cet opus, le dernier du cycle, donc.
J'avais peur d'être déçu, voyant qu'il y aurait peut-être moins de fantastique qu'à l'accoutumée - et effectivement, cet aspect était presque absent, jusqu'à la dernière centaine de pages environ - , mais en fait les batailles sont tellement bien narrées et décrites, jusque dans leurs aspects les plus stratégiques ou logistiques, que c'est un réel plaisir de lire, même sans être un fou de récits guerriers. Rarement vu autant de précision dans le déroulement des combats et tous ces détails qui font d'un bon chef de guerre, d'un général ou d'un commandant ce qu'il est. Et de coté-là, rien à dire : Erik de la Lande Noire, à travers la plume de Feist, devient un héros militaire à part entière, aussi charismatique que puissant ou avisé dans ses choix.
Cela dit, après 300-400 pages de sang et de mort, on commence à fatiguer un peu...
C'est à ce moment-là que commence à s'esquisser les premiers éléments fantastiques, qui vont amener la ligne scénaristique vers une toute autre direction. Cela dit, on sent un peu les ingrédients habituels de la petite tambouille Krondoresque et ils n'ont rien de bien original...
J'ai tout de même pris plaisir à lire cet ultime chapitre, car même si dans sa forme et son développement il ressemble bcp au précédent, il amène d'autres éléments et certaines idées vraiment excellentes :
- Spoiler:
Zaltaïs, qui n'est en fait qu'un "rêve" ou un cauchemar échappé de l'esprit du Sans-Nom, Nalar. Et quand Pug essaie de refermer la faille qui a permi à Zaltaïs de passer dans notre dimension, on aperçoit furtivement la menace cosmique et la malveillance sans borne de Dieu dément... je dois avouer que j'en ai frissonné de bonheur
C'est donc à partir de là que Pug et ses élèves forment le Conclave des Ombres. Et je dois dire que ça aussi, ça m'a pas mal mis la bave aux lèvres !
Un autre truc que j'ai vraiment adoré, aussi :
- Spoiler:
Dash, précedemment nommé shérif de Krondor, qui finit par endosser la responsabilité de chef des Moqueur, j'ai trouvé ça génial. Pas seulement pour le retournement de situation, plutot ironique, mais surtout pour la volonté de Dash de s'affirmer dans ses choix et de dédier sa vie à une cause, quelle qu'elle soit, qui sera la SIENNE, plutôt que d'obéir aveuglément à la couronne. J'ai trouvé ça très fin et bien vu, de la part de Feist.
Tout comme Pug qui renonce d'ailleurs, lui aussi à ses titres noblesse et à ses devoirs envers le Roi, pour servir le royaume à sa façon, libre de toute obligation. J'adore quand les gentils se rebellent contre leurs souverrains
Alors voilà, au final un épisode pas transcendant mais qui conclut très bien un excellent cycle de Feist, où magie, batailles homériques, concepts métaphysiques et dimensions parallèles se mélent pour le plus grand plaisir des amoureux de Fantasy que nous sommes.
Peut-être que les personnages, dans l'ensemble, sont moins forts, attachants et charismatiques que ceux des premiers Krondor - personne ne pourra jamais égaler Arutha premier du nom ou James, sans parler de Kulgan, Martin et compagnie -, mais il est intéréssant aussi de suivre la descendance des lignées et voir comment ils s'illustrent, chacun à leur façon, dans l'histoire de Midkémia.
Voilà ! J'ai donc adoré, malgré qques réserves (notamment le coup de mou du T2 et qques recettes un peu trop faciles, ou certaines longueurs) et je suis prêt à suivre Feist jusqu'au bout de son concept, et tjs aller plus loin dans le monde de Midkémia !
P.S: Juju, tu as la suite ? C'est le Legs de la Faille qui arrive derrière, non ? Ca vaut quoi ?