Sans surprise, j'ai encore une fois adoré : j'ai souffert avec ce pauvre Raul en l'accompagnant sur son nouveau chemin de croix et les paysages/planètes traversées sont toujours aussi originales, dépaysantes et dangereuses. Il y a des moments où je me suis vraiment demandé s'il allait s'en sortir !
- Spoiler:
Comme lors de son passage sur Vitus-Gray Balianus B, où il souffre d'un calcul rénal complètement incapacitant alors que les "machines" assassines du TechnoCentre sont sur sa trace (je les ai trouvé d'ailleurs assez effrayantes dans leur genre). Le moment où celui-ci prend la fuite sur un char/vélo-à-voile, puis en radeau, alors que l'autre est juste sur ses talons est assez jouissive et tendue en son genre... et encore une fois, apparition monstrueuse du Gritche qui m'a donné envie d'applaudir des trois mains !
Assez d'accord avec vous aussi sur le parcours et le revirement du père de Soya, plutôt inattendu et réjouissant à la fois, dans ce tome. En ce qui me concerne, j'ai poussé un gros "yeaaah!" intérieur
Sinon voilà, j'ai passé un bon moment et sans vouloir faire ma mauvaise langue, je suis heureux que l'histoire ait mis Raul en avant plutôt qu'Enée - même si j'ai bien aimé la façon dont l'auteur amène l'évolution de la petite fillette des premiers tomes à la jeune femme (le "messie") qu'elle censée devenir plus tard.
Je n'apprécie toujours pas le personnage en soi, mais j'apprécie la façon dont on voit son influence se répandre peu à peu autour d'elle, à la façon d'un virus. Les "disciples" diffusant la "bonne parole" autour d'eux, celle-ci gagnant sans cesse en ampleur, élargissant le cercle à chaque fois que ses paroles sont répétées et répandues. L'image des cercles concentriques s'impose, mais forcément aussi celle de Jesus, la thématique christique et messianique étant annoncée dès le début...
Mais je trouve que tout cela fait sens ici car on sent un travail de reflexion de l'auteur, qui ne se contente pas d'analogies creuses, mais s'en sert au contraire pour donner corps à une oeuvre riche, intelligente et posant de vraies questions au lecteur. Sur la foi en général, sur
sa foi, sa façon de considérer le divin dans l'Univers (ou la façon dont l'un peut influencer l'autre et vice-versa), sur la notion d'amour au sens
agape du terme, ou la notion de souffrance ; sans pour autant oublier le pur aspect divertissement SF de son récit.
- Spoiler:
Je repense là encore aux voyages d'Endymion sur des mondes à peines concevables : une planète gazeuse où il se fait avaler par une seiche géante en pleine tempète atmosphérique, ou ce monde de Montagnes du Ciel proprement sidérant, avec une scène de descente-glissade qui m'a coupé le couple. C'est ce sens de la "mise en scène" dans des décors incroyables qui donne aussi toute sa saveur à cette série, plus peut-être que dans Hypérion.
Je préferais peut-être le coté plus purement poétique
d'Hypérion , là où sa suite dérive souvent en errements philosophico-métaphysiques, mais ça reste toujours un réel plaisir à lire
Allez, vais maintenant entamer la dernière ligne droite pour savoir comment tout ça se termine !