"A bord du Phoenix, des artisans, des techniciens, des savants ont pour mission de conquérir une colonie. Hélas, le vaisseau s'est perdu dans les confins de la galaxie. Tandis que certains des passagers décident de poursuivre leur quête, d'autres préfèrent débarquer sur la première planète accueillante qu'ils rencontrent.
Ce nouveau monde n'a qu'un défaut: il est habité. Les indigènes sont très grands, beaux comme des idoles. Signe particulier : ils en sont tout juste au stade de la machine à vapeur mais adorent les armes à feu et pratiquent l'assassinat en toute légalité.
La guerre est inévitable. Les Terriens alignent un arsenal de pointe mais les Atevi sont chez eux - et nombreux. Technologie contre multitude...
Pourtant, il faudra bien un jour déclarer le cessez-le-feu, signer un traité de paix. Mais comment négocier quand on ne parle pas la même langue?
C'est précisément la mission du paidhi. L'interprète. Rude tache que la sienne..."
Avis personnel :Je crois que pour apprécier certains livres de cette auteur, il faut être affligée d'une bonne dose de masochisme. Celui-ci fait partie des plus ardus que j'ai lu jusqu'à présent.
Les atevi sont des rocs, des montagnes humaines qui semblent insensible à l'émotion telle que la conçoivent les êtres humains. Le devoir et la fidélité au "Man-chi", l'idéal auquel ils ont choisi d'appartenir, est tout. Au delà de tout. Ni famille, ni lien d'aucune sorte, ni même leur propre vie n'est plus importante que le Man-chi qu'ils servent. Et comme pour achever de déstabiliser leurs voisins humains, la trahison et l'assassinat sont non seulement monnaie courante mais également le moyen légal le plus communément utilisé pour se débarrasser de ce ou ceux qui les incommodent.
Bren Cameron prend toute l'étendue de cette philosophie de vie par la manière forte, emporté malgré lui dans une dynamique d'événements qu'il n'a pas su prévoir et qu'il se voit impossible de contrôler.
Que croire ? Qui croire ? De qui se méfier ? En qui avoir confiance ? Que faire ? Comment empêcher le pire d'arriver quand ceux chargés de veiller sur votre sécurité vous semblent tout aussi dangereux que ceux qui en veulent à votre vie ?
CJ Cherryh n'est pas du genre à prendre ses lecteurs par la main et à les guider dans les multiples méandres et fils de ses histoires. A charge au lecteur d'être attentif, de ne rien perdre, d'essayer de tirer ses propres conclusions et d'essayer de ne pas se perdre en route. Ca donne donc une lecture dense, laborieuse, extrêmement frustrante par moment, parce qu'on patauge dans la même obscurité que le paidhi.
Mais en même temps, tout ça est tellement réaliste, tellement criant de vérité que vaille que vaille, à aucun moment je n'ai eu envie de balancer mon livre et d'abandonner. Et bien que je sache que je vais sûrement au devant des mêmes difficultés avec le tome suivant, je meurs d'envie de m'y plonger immédiatement.