Miéville China - Perdido street station T2

Lors de ses recherches pour l'homme-oiseau, Isaac Dan der Grimnebulin a libéré des monstres volants, les gorgones, sur Nouvelle-Crobuzon. Le gouvernement est vite dépassé par les événements et en appelle à la Fileuse, une araignée géante vivant sur plusieurs plans de réalité, pour l'aider à endiguer le péril. Les gorgones se mettent à pondre, et menacent bientôt toute la ville, dont les habitants sont la proie de terribles cauchemars. La milice est impuissante. Seuls Isaac et ses amis peuvent encore sauver Nouvelle-Crobuzon, au risque d'y laisser moult plumes et une oreille chacun, prix de leur pacte avec la Fileuse...

Avis personnel :

Je crois qu'aucun livre de Fantasy ne m'aura autant hérissé le poil. Les gorgones comptent parmi les monstres les plus répugnants et les plus effrayants que j'aurais rencontré au cours de mes lectures. La ville entière est en danger; humains, non-humains, hybrides, recréés, personne n'est en sécurité. Pour faire face à ces prédateurs impitoyables, des alliances insolites se mettent en place. Des alliances formées de créatures qui ne se montrent jamais au grand jour, des créatures presque aussi cauchemardesques que les monstres qu'elles veulent éliminer. Entre La fileuse, Le Concile et ses avatars et les Mainmises (ces dernières m'ont complètement révulsée ><" ), j'avais presque l'impression de lire du Fantastique/Horreur. Pour moi qui aime ce genre presque autant que la Fantasy, ce mélange était un vrai régal.
Le deuxième est beaucoup plus trépidant que le premier. La chasse à la gorgone est au centre de l'action mais certains fils secondaires du récit m'ont tout de même fichu une sacrée claque.
L'auteur n'est pas partisan des demi-mesures. Pour se débarrasser des monstres en maraude, il n'hésite pas à placer ses personnages devant des dilemmes aux conséquences morales atroces. Certains passages sont tout simplement déchirants.
Mais je dois avouer que si les moyens m'ont fait grincer des dents, les plans mis en œuvre étaient tout simplement brillants, au point que je pardonne aisément le petit ralentissement qu'accuse l'histoire aux deux-tiers de son déroulement.
La fin quant à elle, reflète parfaitement l'esprit du livre; peut-être pas celle que j'aurais voulu, mais parfaitement assortie à l'atmosphère délétère de Nouvelle-Crobuzon.

Tout à fait d'accord pour la fin ! Bien dans l'esprit de ce "monstre" qu'est cette ville. Sinon par où commencer ? J'ai adoré, ça c'est certain, bien qu'à certains moments j'en ai voulu à l'auteur de mettre les personnages dans des situations si inhumaines ! Les alliances sont terrifiantes !

Spoiler:

Une histoire splendide, épouvantable et belle !

Lanfear a écrit:

Une histoire splendide, épouvantable et belle !

+1 !

Impossible de rester insensible ! L'auteur s'y entend pour atteindre ses lecteurs !

Spoiler:

Ca y est, j'ai terminé. Et j'ai adoré, même s'il me reste une impression glauque sur le coeur.

Spoiler:

Sinon les gorgones et l'avatar du concile sont absolument abominables, gloups. Et je me demande comment les éditions Pocket ont réussi à caser le mot "drôle" dans leur mini critique de quart de couverture... Pour moi, ce roman est tout sauf drôle, il est même terrible. Mais à lire absolument.

Contente qu'il t'ait plu ! Et en effet, c'est vraiment un livre à conseiller !

Zahila a écrit:

Spoiler:

Je crois que déception est en-deçà de ce que j'ai ressenti. Après la première surprise, j'ai eu l'impression de prendre une claque dans la figure.

Spoiler:

Ah... ce second tome! Comme vous l'avez dit, bien plus trépidant que le premier, et plus déchirant aussi... Une étrange histoire à la fois horrible et fascinante, à l'image des gorgones (beuuuuurk!). Un coté très "réel" dans les relations entre les personnages, qui rend le scénario encore plus troublant.

Spoiler:

Sandie a écrit:

Un coté très "réel" dans les relations entre les personnages, qui rend le scénario encore plus troublant.

Totalement. C'est pourquoi les événements de la fin m'ont vraiment porté un coup au cœur et au moral. Ca avait tellement le goût du vrai qu'il m'a fallu quelques jours pour digérer tout ça et passer à un autre livre. Mais c'est aussi ce qui fait aussi pour moi la marque des bons livres, la marque de l'excellence même; ceux qui dans lesquels on parvient à s'immerger tellement profondément qu'ils en viennent à prendre l'apparence de la réalité quand on lit.

Oui je suis tout à fait d'accord, c'est une histoire qui marque.

J'ai mis beaucoup de temps à lire ce seconde tome. D'une part en raison du temps écoulé entre la lecture des tomes et d'autre part mon manque de temps consacré à la lecture loisir.
Concernant l'histoire, les gorgones sont des monstres assez terrifiants mais je les ai trouvé presque gentillets en comparaison des Mainmises
La solution mise en oeuvre pour s'en débarrasser est très ingénieuse. J'ai personnellement bien aimé la fin qui colle plutôt bien avec le reste du livre.

Spoiler:

Ce livre ne m'a pas passionné mais c'était intéressant et je ne regrette pas de l'avoir lu

tabula rasa a écrit:

je les ai trouvé presque gentillets en comparaison des Mainmises

Beuh, je les trouvais particulièrement répugnantes aussi.

Je suis assez d'accord avec l'avis général concernant ce 2e tome.
Après avoir fait connaissance avec les personnages, les lieux et les forces en présence, on rentre enfin dans l'action, notamment avec la découverte des Gorgones - qui auraient pu s'échapper d'un bouquin de Clive Barker bien en forme.

Spoiler:

J'ai adoré également le "personnage" de la Fileuse et tout le concept qui l'entoure. Parfois c'est tellement énorme et "flippant" à la fois (de par les implications d'un tel pouvoir) que j'en ai eu des frissons. Et j'ai adoré aussi ses monologues zarbis et ses petites manies - gare aux oreilles -, qui en font un personnage vraiment excellent et atypique.
A l'image du reste du roman, toujours inventif et extremement soigné aussi bien dans le fond que la forme.

Bref, je pourrais en écrire des pages et vous paraphraser, mais ça ne serait pas faire honneur au génie de China Miéville, qui arrive constamment à nous entrainer, à nous surprendre, à nous retourner.
Un grand roman, mais que je ne qualifierais pas de "facile". Il ne faut pas avoir peur de se salir, en rentrer dans les ruelles crasseuses de Nouvelle-Crobuzon, mais une fois dedans... impossible de lâcher prise !
A lire d'urgence, pour les fantaisistes-fantastiqueurs aventureux

Steve a écrit:

Un grand roman, mais que je ne qualifierais pas de "facile". Il ne faut pas avoir peur de se salir, en rentrer dans les ruelles crasseuses de Nouvelle-Crobuzon, mais une fois dedans... impossible de lâcher prise !
A lire d'urgence, pour les fantaisistes-fantastiqueurs aventureux

Tout à fait d'accord. Ravie que ça t'ait plu, bien que le contraire m'aurait étonné pour les raisons mêmes que tu cites. C'est vraiment un univers hors-du-commun.

scifi a écrit:

Steve a écrit:

Un grand roman, mais que je ne qualifierais pas de "facile". Il ne faut pas avoir peur de se salir, en rentrer dans les ruelles crasseuses de Nouvelle-Crobuzon, mais une fois dedans... impossible de lâcher prise !
A lire d'urgence, pour les fantaisistes-fantastiqueurs aventureux

Ravie que ça t'ait plu, bien que le contraire m'aurait étonné pour les raisons mêmes que tu cites.

C'est que tu commences à bien cerner l'animal
D'ailleurs, je dois dire que le fantastique pur ou l'horreur m'intéressent de moins en moins, bien que j'aie toujours un faible pour S. King, Clive Barker ou Lovecraft ; mais avec le temps, je suis moins sensible à ce genre d'univers, il me semble...
Pourtant, dans Perdido, bien qu'on retrouve pas mal de ces éléments, j'ai vraiment été charmé, car il y a une vraie création de monde, poussée, recherchée et réflechie. Les écrivaillons en quête de reconnaissance dans le milieu devraient en prendre de la graine !

Et sinon, j'ai vu qu'il y avait deux autres romans de Miéville se déroulant dans le même univers (Bas-Lag), Les Scarifiés et Le Concile de Fer : ils ont l'air vraiment chouettes - même si ça ne situe pas à Nouvelle-Crobuzon - et figurent d'ores et déjà dans ma liste d'envies amazon, héhé (ma LAL à moi, on va dire).

Steve a écrit:

Et sinon, j'ai vu qu'il y avait deux autres romans de Miéville se déroulant dans le même univers (Bas-Lag), Les Scarifiés et Le Concile de Fer : ils ont l'air vraiment chouettes - même si ça ne situe pas à Nouvelle-Crobuzon - et figurent d'ores et déjà dans ma liste d'envies amazon, héhé (ma LAL à moi, on va dire).

J'ai beaucoup aimé "Les scarifiés". Mois que PST, mais c'est presque aussi vaste niveau découverte et ambiance. Et "Le concile de fer" m'attend bien sagement dans ma PAL; j'attends le bon moment !

Miéville est une bonne alternative pour nous. Il réussit à faire du neuf, du renouveau en mélangeant des thèmes et des genres qui nous parlent.

Clair ! Il a même fait de la littérature jeunesse avec Lombres et touché un peu du polar, du bout des doigts, avec son p'tit dernier The City & The City.
Cet auteur a vraiment un petit je-ne-sais-quoi de particulier... en espérant que, comme le bon vin, il se bonifie avec l'age