Eyes of WarDate de sortie cinéma : 16 juin 2010
Film déjà disponible en DVD depuis le : 19 octobre 2010
Réalisé par Danis Tanovic
Avec Colin Farrell, Christopher Lee, Paz Vega
Titre original : Triage
Long-métrage français , belge , espagnol , irlandais . Genre : Guerre
Durée : 01h36min
SynopsisPhotographes de guerre chevronnés, Mark et David sont en mission au Kurdistan. Tandis que le premier décide de rester sur place quelques jours encore en quête du cliché susceptible de le rendre célèbre, le second ne supporte plus la violence et le désespoir quotidiens. Surtout, il veut rentrer pour retrouver sa femme Diane, qui attend un enfant.
Grièvement blessé, Mark échoue dans un hôpital de campagne, avant d'être rapatrié à Dublin, où il apprend que David, lui, a disparu…
Mon avisJ’avais très envie de voir ce film, parce que j’avais beaucoup aimé « No man’s Land » de Danis Tanovic. De plus, le thème des reporters de guerre est rarement abordé au cinéma, et je trouve que le sujet mérite qu’on s’y intéresse.
Je m’attendais pas tout-à-fait au film que j’ai vu, je pensais que l’on passerait plus de temps sur le terrain, à suivre le travail des reporters, mais je n’ai pas été déçue pour autant, finalement, je trouve que c’est une bonne idée d’avoir abordé le thème de cette façon, ça nous montre réellement la difficulté qu’il y a à faire ce métier.
De cette façon, on rentre aussi plus profondément dans l’esprit de cet homme, que ce soit par les répercutions profonde qu’a sur lui son métier ou par sa façon de faire son travail.
On se rend par exemple très bien compte de ce que c’est que de vivre un événement avec un appareil photo à la place des yeux.
Même si ce n’est pas vraiment comparable, j’ai déjà eu à filmer ou photographier des concerts par exemple, et c’est vrai que je ressentais exactement cette sensation dont il parle à un moment donné, celle de ne plus vraiment vivre les évènements qui se déroulent autour de nous tellement on est obnubilé par l’idée d’en garder la meilleure trace visuelle, la plus fidèle. C’est vraiment une sensation étrange, on a l’impression d’avoir été là, sans vraiment l’avoir été, d’une certaine manière, le photographe est absent (jusqu’à un certain point malheureusement…). J’ai trouvé cet aspect très intéressant.
A propos du film lui-même, en dehors de quelques petites lenteurs par moment (qui ne sont pas vraiment gênantes), je n’ai trop de reproche à lui faire.
Le sujet est captivant, l’histoire bien menée et mise en image.
Les personnages sont forts et très attachants.
Les interprètes sont tous très bons eux aussi.
J’étais ravie de retrouver Branko Djuric, qui, même s’il tient ici un rôle un peu moins important, est tout aussi excellent que dans « No man’s Land ».
Christopher Lee est un très bon choix, ce grand acteur est malheureusement trop rare, et je trouve que ce personnage lui va très bien.
Les autres seconds rôles sont aussi bons.
J’ai longtemps eu du mal à voir les films dans lesquels jouait Colin Farrell, mais ces derniers temps, il commence à me faire changer d’avis sur son compte. Je ne sais pas vraiment ce que je lui reproche, c’est physique, il a un air prétentieux qui me tape sur le système (allez savoir pourquoi, je me suis rendu compte dans ce film, que c’était surtout quand il est rasé…
). Mais je l’ai récemment vu dans quelques films où je l’ai trouvé plus subtile, plus humble, bien moins arrogant, et du coup, d’autant meilleur. Notamment dans « Crazy Haert », où même si son rôle n’était pas très important, je l’avais trouvé très bien. Ce film est un pas de plus vers ma réconciliation avec cet acteur, je l’ai trouvé très intense. Physiquement, il est aussi loin d’avoir l’allure qu’il a d’habitude, il est maigre, fragile, amoché. Il nous offre un personnage très fort, qui se dévoile au fil du film, j’ai beaucoup aimé sa prestation.
Je ne pense pas que je verrais ce film régulièrement, comme je le fais avec « No man’s land », mais ça reste un film fort, émouvant, que je suis contente d’avoir vu.
De plus, non seulement il nous permet de voir ce que vivent ces hommes au plus profond d’eux-mêmes, mais aussi (si ce n’était déjà fait) de se rendre compte de l’importance et de la difficulté du travail qu’ils font. Aujourd’hui encore, ils sont souvent les seuls à nous apporter des informations sur les horreurs qui sont commises dans le monde, ils sont vraiment essentiels, il était important de le rappeler.