Angelina Apprenti
Messages : 191 Date d'inscription : 23/01/2011 Localisation : avec les fées
| Sujet: Zola Emile - L'argent Mar 1 Mar - 11:20 | |
| [/i] Aristide Saccard, un ambitieux arriviste qui a déjà gagné et perdu une fortune dans une louche affaire de terrains immobiliers ( la curée) décide de reconquérir Paris en fondant une nouvelle banque, l' Univerelle, à laquelle il prétend donner une coloration catholique extrêmiste afin d'y attirer tous les dévots. Avis personnel :A priori, le titre pourrait paraître rébarbatif, et pourtant le roman est passionnant et se lit d'une traite. Dans sa série des Rougon Macquart, Zola s'était promis d'étudier tous les milieux typiques du second empire, là il s'agit du milieu de la haute finance. Au début, après des moments difficiles, tout marche bien , la nouvelle banque devient un palais ruisselant d'or et chaque actionnaire, petit et gros, s'imagine faire une fortune à sa mesure. Seulement, selon le mot même de l'auteur, Saccard est un"vieux corsaire", il ne va pas se contenter de laisser sagement fructifier le capital : il se lance à nouveau dans des opérations frauduleuses avec des hommes de paille louches, la banque achète de ses propres action pour gonfler artificiellement les cours : il n'est pas besoin de comprendre grand chose à la finance pour lire l'histoire (moi même, je n'y entends rien), tout cela malgré les mises en garde de son associé Hamelin et de la soeur de se dernier, Madame Caroline, femme courageuse, honnête, généreuse et forte. Si bien que par un jour de triomphe où les actions de l'Universelle atteignent le cours de 3000 F (sans qu'il n'y ait en réalité de véritable argent dans les caisses) - Spoiler:
l'effondrement va suivre, les actions tomber à zéro, finissant par la faillite, la mise en prison de Saccard et de son associé Hamelin, le suicide de l'agent de change Mazaud, la ruine de milliers de petites gens, tandis que comme toujours, les traîtres qui avaient flairé la débâcle s'en tirent bien.
On peut être choqué par certains passages qui semblent assez violemment anti-sémites : tout d'abord, il ne s'agit pas de l'opinion de l'auteur lui même, et surtout, par la suite, il aurait bien changé puisqu'il fut l'un des plus vaillants défenseurs du capitaire Dreyfus dans son célèbre article [i]"j'accuse". | |
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