Samson & DelilahDate de sortie cinéma : 25 novembre 2009
Réalisé par Warwick Thornton
Avec Rowan McNamara, Marissa Gibson, Mitjili Napanangka Gibson
Titre original : Samson and Delilah
Long-métrage australien . Genre : Drame
Durée : 01h41min
SynopsisSamson et Delilah vivent dans une communauté aborigène isolée dans le désert du centre de l'Australie. La vie là-bas est un éternel recommencement : les jours passent, rien ne change jamais et personne ne semble s'en soucier. Quand le malheur s'abat sur eux, ils décident de s'enfuir. Commence alors un véritable périple pour réussir à survivre. Les deux adolescents découvrent que la vie hors de la communauté peut être cruelle. Affamés, rejetés, Samson et Delilah tombent pourtant amoureux l'un de l'autre. C'est tout ce qu'ils ont, leur seule réalité. Perdus, seuls et indésirables, ils découvrent que la vie n'est pas toujours juste mais que l'amour lui ne porte jamais de jugement.
Mon avisUn film à la fois très dur et très beau.
Dur, par l’histoire qu’il raconte bien sûr, par la difficulté de ce qui arrive aux personnages d’abord, et puis aussi, derrière ça, toute la souffrance qu’on a infligé et qu’on inflige encore à ce peuple des aborigènes d’Australie.
Sans qu’on en parle, tout ce lourd passé se ressent tout le long du film. A travers les lieux tout d’abord : ces espèces de « villages » qui n’en sont pas, au milieu de nulle part où ils ont été parqués, le contraste avec la ville par la suite. Et puis l’alcool, la drogue bien sûr, l’ennui, la détresse résignée qui habite les personnages, le décalage, avec l’autre côté du monde : les blancs, les touristes, l’argent qui en devient écœurant. On voit aussi comment en plus de les avoir détruit on leur à volé leur culture, pour s’enrichir avec pendant qu’eux continu de crever…
Tout ça nous est montré d’une façon très intelligente je trouve, c’est subtile, les choses nous sont simplement montées telles qu’elles sont, sans en faire quelque chose de larmoyant ou autre, c’est juste un constat, qui fait parti de la vie des personnages. Mais ça ne les rend que d’autant plus forte et révoltantes.
Et puis, par ailleurs, pour rétablir l’équilibre, rendre le film supportable et insuffler un peu d’espoir sans doute, il y a aussi de très belles choses dans ce film.
De belles images bien sûr, avec un paysage et des couleurs pareilles, difficile de faire autrement !
Mais aussi énormément de poésie, à travers la beauté des personnages, leur relation, comment ils se trouvent malgré tout au milieu de ce chaos.
Le fait que le garçon ne parle pas ajoute aussi beaucoup à cette poésie je trouve, ça n’en rend leur relation que plus forte, leurs regards plus intense, cela nous transmet d’autant plus de puissance et de tendresse je trouve. On n’écoute pas leur histoire, on la ressent, par tout nos pores.
Pour couronner le tout, on nous offre de fabuleux acteurs, avec bien sûr ces « gueules » aborigènes que je trouve personnellement magnifiques et très touchante (la grand-mère en particulier est vraiment extraordinaire -même si la fille est très belle aussi- quel personnage! Et ce rire!!), et ils jouent tous très justement.
J’ai donc passé un très bon moment devant ce film, malgré une histoire difficile, je trouve que ce qui en ressort le plus n’est pas son côté sombre, mais toute la beauté qu’elle recèle.