Édition: Fleuve Noir
Nombre de pages: 518
Quatrième de couverture: 1845. La ville de New York voit la création de son service de police. La grande famine en Irlande pousse des milliers de gens à quitter leur pays. Ces deux événements a priori sans lieu vont changer le visage de New York. À tout jamais... Été 1845. Après des années de conflit politique, New York crée son unité de police. Timothy Wilde, ancien barman, intègre alors ce fameux NYPD grâce au soutien de son frère Val, un homme influent proche du parti démocrate. Mais Timothy ignore ce qui l’accable le plus, le récent incendie qui l’a défiguré à vie ou ce nouvel emploi qu’il n’a pas choisi… Une nuit, alors qu’il fait sa ronde, Tim Wilde tombe sur une petite fille couverte de sang. Quand elle lui annonce qu’elle connaît un endroit où sont enterrés des dizaines d’enfants, Timothy se retrouve entraîné malgré lui dans une traque contre un tueur en série qui semble nourrir une animosité particulière à l’encontre des immigrants irlandais et plus particulièrement des plus jeunes d’entre eux. Timothy va mener une lutte effrénée pour découvrir l’identité de cet assassin, une lutte qui pourrait lui coûter son frère, la femme de ses rêves et même la vie…
Mon avisJe tiens à remercier le forum Mort-Sûre ainsi que les éditions Fleuve Noir sans qui je serais passé à côté d'un excellent moment de lecture. Ce n'est pas un coup de coeur, mais il s'en est fallu de peu pour que ce le soit! Lyndsay Faye est une auteure que je suivrai attentivement dans les prochains mois.
Elle nous présente ici le premier tome, je l'espère, des aventures de Timothy Wilde, un jeune policier qui fait ses débuts dans le NYPD en 1845 année de sa création. À peine soixante ans se sont écoulés depuis que les États-Unis ont obtenu leur indépendance et la ville de New York doit faire face à plusieurs problématiques notamment l'immigration massive d'Irlandais en quête d'une vie meilleure ainsi que les tensions religieuses entre ceux-ci et les américains. Le service de police doit aussi gérer le manque de structure et la résistance dont fait preuve la population de la ville devant cette toute nouvelle autorité. C'est ainsi que Wilde est entraîné dans sa première enquête qui implique le meurtre de plusieurs enfants...
Tout d’abord, je dois dire que j’étais déjà conquise par l’idée d’un roman se déroulant aux États-Unis au 19ième siècle. La plupart des auteurs préfèrent situer leurs histoires en Angleterre, mais Lyndsay Faye a réussi à me prouver que l’Amérique peut être un décor parfait pour un roman. Premièrement, on découvre une ville pratiquement mythique alors qu’elle n’en est qu’à ses débuts. La politique municipale, les pots-de-vin, les luttes entre les partis politiques ne sont que quelques aspects abordés. De plus, on assiste à la formation de plusieurs institutions, à cette époque. L’auteure a plutôt choisi de se concentrer sur la naissance du service de police de New-York qui fut très difficile. Les gens n’étaient pas habitués à avoir une autorité et à la respecter. Aussi, les policiers sont plus facilement corruptibles puisque les policiers sont recrutés un peu partout et proviennent de tous les milieux comme c’est le cas de notre personnage principal. Tous les éléments sont très bien ficelés et forment une trame très réaliste.
Le côté policier est aussi bien développé. L’enquête touche des sujets sensibles tels que la mort d’enfants et la prostitution. Ils sont venus me prendre au cœur à l’instar de Timothy. Aussi, étant donné l’époque, les moyens d’enquêter ne sont pas encore très développés ce qui, à mon avis, renforce l’intrigue et la fait durer plus longtemps. Cette dernière est bien ficelée et le suspens dure jusqu’à la fin. Toutefois, certains passages m’ont semblés très longs et auraient pu être raccourcis. Il y a de longue période de questionnements et de descriptions qui peuvent rebuter certains lecteurs. C’est le seul point négatif que je trouve à ce roman, mais je soutiens qu’il ne faut pas s’y arrêter. Le rythme est bien là, la plupart du temps et les retournements de situations sont au rendez-vous.
Le personnage principal est aussi très intéressant à suivre puisqu’il n’est pas policier, au départ. Il était barman et il se retrouve du jour au lendemain à élucider et à prévenir des crimes. Il n’est pas l’archétype du héros, car il n’est pas du tout parfait. Il est sensible à ce qui se passe autour de lui, mais peut se montrer brutal avec les gens qui l’entourent. Il est très réaliste et versatile dans ses réactions. Il a une vision très éclairée de son époque et de sa ville. L’auteure mélange une structure narrative et une confusion dans les pensées de son personnage. C’est un personnage très intéressant à suivre et à découvrir. D’un autre côté, il y a son frère Valentin qui lui ressemble tout en étant complètement différent. Il n’est pas non plus parfait sans être complètement mauvais. Il est opportuniste et parfaitement conscient de tous les enjeux de la ville. Il sombre dans tous les excès, mais il est aussi très éclairé parfois plus que son frère. J’ai aussi aimé que l’auteure mette en scène un personnage réel soit George Washington Matsell, le premier commissaire de la police.
Le style d’écriture de l’auteure donne un ton très poétique à son personnage principal. Il décrit les quartiers de New York parfaitement et leur donne tous une âme, une personnalité. La description de la ville ressemble étrangement à celle de Londres. On s’attend presque à y rencontrer un Sherlock Holmes ou un docteur Watson quelque part.
Je suis donc très satisfaite de ma lecture et je la recommande à tous les amateurs de romans policiers à saveur historique. Vous ne serez certainement pas déçus!