Robin Hobb - Le fou et l'assassin tome 6. Fin du cycle

On arrive enfin à Cleres, après toutes ces pérégrinations, et j'ai bien aimé découvrir le lieu et les habitants, en particulier les quatre, même si on ne s'y attarde pas trop. Contente aussi de retrouver Prilkop, et encore plus que l'auteur ait gardé cette ambiguité concernant ce protagoniste. Je ne m'attarde pas sur la mission sauvetage, mais quelques éléments en ressortent particulièrement, comme l'évolution de Bigarée, la transformation d'Abeille en Destructeur (je l'avais pas vue venir celle là, tellement c'était évident que Fitz devait représenter la destruction). L'évolution d'Abeille au cour du cycle reste une des plus grandes réussites selon moi. J'ai aussi beaucoup aimé la transformation de Parangon, et des autres vivenefs, on sent comme une justice à les voir se libérer. La perte d'Akennit est triste, même si elle est noyée dans celles de Lant et de Fitz. Je me doutais ben que Lant n'était pas mort, si ça avait été le cas, on ne serait pas restés sur une simple évocation de sa disparition, l'auteur à son habitude l'aurait rendue tragique par une longue et déchirante description. Je n'ai pas été surprise par son retour. En ce qui concerne la mort de Fitz, j'avoue que j'ai eu plus de doutes. Son départ semblait pertinent avec ses retrouvailles avec Œil de nuit (il m'avait trop manquée celui-là!). Mais ça ne lui rendait pas justice avec des dizaines de tomes. Ca manquait singulièrement de panache. Du coup j'ai beaucoup apprécié son retour, et j'ai même cru à une happy end pendant n moment, jusqu'au moment où on comprend le type de parasites qui l'infectent... J'espérais tellement qu'Abeille retrouve son père et puisse grandir avec lui... Mais ça ne cadrait pas vraiment avec le coté tragique qui est l'une des marques de cette série... Du coup j'ai trouvé que le loup-dragon était en effet la meilleur sortie pour ce cher Fitz. Et un joli rappel au premier cycle lorsqu'Œil de Nuit lui dit qu'un jour, ils reviendront et sculpteront leur propre dragon. Cette fin est un joli hommage aux relations exceptionnelles qui se sont tissés entre les personnages principaux: Fitz, Œil de Nuit et le Fou. L'auteur fait un choix parfait en les unissant pour l'éternité dans une forme qui leur convient à merveille. L'éveil de cette entité est une belle consolation à leur perte, de même que l'adoption d'Abeille par Kettriken. Après leur étrange relation, Fitz lui transmet finalement sa fille, et ça semble juste.

J'ai su tout de suite qu'il n'était pas mort. Quand il a reçu ces fléchettes un peu plus tôt, j'ai vite compris de quoi il s'agissait. Ca m'a brisé le cœur parce que c'est une fin vraiment ignominieuse mais s'il devait être dévoré vivant par des vers, c'est qu'il n'allait pas mourir noyé, coincé sous un pilier.

J'ai vainement espéré une guérison miraculeuse mais d'un autre côté, ce loup de pierre, c'est une symbolique tellement forte de tout le cycle, que je pense que je peux m'en satisfaire.

Mais on n'en sort pas indemne. J'ai pleuré pour Umbre et pour son garçon. Pour son fils aussi. Mais surtout pour son garçon.

J'ai eu la larme à l'oeil aussi quand Paragon a pris son(ses) vol, annonçant ainsi la libération future de toutes les Vivenefs.