Les yeux jaunes, T1
Premiers jours
Yvan Godbout
Synopsis :J’étais en train de pisser quand j’ai remarqué l’étrange couleur du ciel par la fenêtre de la salle de bain. Je me suis dit que c’était un caprice de Dame Nature, et j’ai poursuivi mes ablutions matinales. Je ne savais pas encore à ce moment-là que le Diable avait étendu son territoire sur notre si jolie planète. J’ai commencé à comprendre qu’il se passait un truc vraiment pas normal quand j’ai découvert ma fille Susie en train de s’offrir notre gros matou Charlot en guise de petit déjeuner, et j’ai dû admettre l’évidence lorsque mon épouse Catherine a tenté de me croquer à son tour. Là, il n’y avait plus aucun doute. La fin du monde était arrivée, et ma traversée de l’Apocalypse n’allait pas être de tout repos.
Commentaire personnel :Je n’ai pas lu beaucoup de romans dont le thème tourne autour des zombies dans ma vie. Non pas que je n’aime pas ce genre, mais plutôt parce que j’ai souvent l’impression de ne jamais tomber sur des histoires qui valent vraiment le détour. J’ai bien aimé la trilogie Zombie Story de David Wellington, quoique le premier tome est réellement meilleur que les suivant. Et bien sûr j’ai aimé les quelques BD de Walking Dead que j’ai eu la chance d’avoir entre mes mains. Mais là s’arrête mes aventures zombiesques littéraires…
Jusqu’à ce que je tombe sur ce premier tome d’une trilogie de Yvan Godbout qui m’a tout de suite fait de l’oeil. J’ai bien aimé le style de l’auteur dans son roman Hansel et Gretel de la série des contes interdits et j’avais hâte de voir ce que sa plume pourrait apporter dans une histoire de zombies.
L’histoire commence immédiatement et sans détour, alors que le personnage principal – ici un certain Dany – nous raconte à sa façon comment il s’est retrouvé pratiquement seul, du jour au lendemain, entouré de centaines de zombies… Sa vie a basculé en une nuit alors qu’au matin il retrouve sa petite fille de 6 ans en train de manger le chat. C’est donc de la main de ce personnage que nous suivons l’histoire. Et croyez-moi si je vous dis que son histoire donne des frissons !
La plume de Yvan Godbout est incisive et directe et il est clair qu’il profite du fait que ce soit son personnage qui raconte l’histoire pour y ajouter des moments un peu plus crus et obscènes. Après tout, lorsqu’on se croit le seul survivant de l’humanité, on en a rien à foutre du « politically correct » et du bien parler. Inévitablement, ça mène à quelques descriptions de scènes plutôt cocasses par moment malgré l’horreur de la situation. Ça détend l’atmosphère et ça apporte au récit des moments agréables qui nous rendent complice avec le personnage.
Bien sûr, le sang coule à flots et les combats sanglants sont la base du roman. Et pourtant, l’histoire prend une tournure intéressante lorsque Dany trouve une petite survivante, une jeune dame pleine d’énergie qui devient vite un personnage très apprécié du lecteur qui ne peut s’empêcher de s’émerveiller sur ses talents de tueuse de zombie malgré sa très petite taille. Car oui, c’est une naine. Mais une naine avec un énorme caractère et qui est toujours partante pour une bataille à la tronçonneuse. Quel régal cette Mimi !
Il n’y a pas vraiment de suspense durant le roman, l’histoire tournant surtout autour du fait que les personnages sont constamment en fuite pour leur survie. Mais du suspense, on en a pas vraiment besoin puisqu’on tourne les pages l’une après l’autre sans jamais vouloir s’arrêter. Le texte est construit de façon à rendre la lecture difficile à lâcher au plus grand bonheur du lecteur.
J’ai connu Yvan Godbout de façon brutale avec son Hansel et Gretel. Ici je le retrouve avec une plume tout aussi incisive et très efficace. Moins brutal peut-être, mais tout aussi frappant. Avec ce premier tome, l’auteur signe un road movie convaincant qui se dévore plus qu’il ne se lit !