Depuis l'époque où les nains venaient y commercer, une rumeur court à propos de trésors cachés à Hurog. Ce que je viens de dénicher peut effectivement passer pour un trésor. Pourtant, cette trouvaille, je m'en serais volontiers dispensé.
Ce sont des ossements de dragon.
Des anneaux de fer enserrent les pattes et le délicat squelette des ailes. L'ancêtre qui a fait cela est un scélérat car pour poser les anneaux de cette manière lorsque le dragon était en vie, il a fallu traverser la peau et la chair de ses ailes.
Hurog était le sanctuaire des dragons. Quand ils ont disparu, les nains ont quitté le domaine eux aussi. Alors on vit la terre d'Hurog péricliter. Elle dépérit de chagrin, racontent les chroniques, et il ne resta que les souvenirs et les armoiries de ma famille pour rappeler au monde quelle avait été sa splendeur.
Mon lignage était protecteur de la race des dragons. Nombre de mes ancêtres ont donné leur vie pour défendre leur dernier refuge. Cette noble tâche leur avait été confiée par le premier Grand Roi. Par les dieux, disent même certains écrits. À l'origine, «Hurogmestre» signifiait «gardien des dragons».
Avis personnel :Je n'avais jamais rien lu de Patricia Briggs jusque-là... et je le déplore parce que ce livre a été une très plaisante surprise.
Le monde décrit est plutôt intéressant. Bon, évidemment, mages, nains, dragons, pas vraiment de nouveauté du côté des races en présence, mais tout dépend du talent de l'auteur a donner du charisme et de la profondeur a ses personnages, et je trouve que Patricia Briggs s'en tire de manière plus qu'honorable.
Pour ce qui est de l'histoire elle-même, la première partie de l'histoire m'a immédiatement plu, avec la présentation des personnages et du contexte. Stolon, jeune colosse et futur héritier du domaine de Hurog a du passer sept longues années à jouer les benêts pour ne pas mourir des mains d'un père jaloux de son pouvoir. Il joue si bien son rôle que le jour où il doit hériter du domaine, cela se retourne contre lui, personne ne le pensant capable d'en assumer la charge.
A ce moment-là, certains fils de l'intrigue m'ont paru un peu bancal, notamment la fuite de Stolon pour sauver le domaine, et sa quête d'aspirant héros mercenaire. J'ai néanmoins suivi sans peine, curieuse de savoir comment les choses allaient tourner. Et elles ont bel et bien tournées. A mon nez et à ma barbe. Retournement de situations et trahisons spectaculaires, rien que ça. Et je n'ai rien vu venir. Les événements se sont succédés sans trêve jusqu'à la toute fin. C'était tellement bien que j'ai eu l'impression que ça allait trop vite, que je n'ai pas pu assez en profiter. Et la cerise sur le gâteau a été l'épilogue où la mâchoire m'en est tombée tellement j'ai été surprise.