Synopsis :A Cenaria, la loi des rues est la plus dure. Azoth vit au rythme des supplices infligés par le Rat. Chef de la guilde des dragons noirs, il n'hésite pas à imposer ses règles par la violence.
Poupée et Jarl, les amis d'Azoth en font les frais. Afin de les sauver de leur sinistre quotidien, Azoth est prêt à quitter le Dédale, quartier où ils survivent.
Les genoux jouant des castagnettes et claquant des dents, notre chétif Azoth prie Durzo Blint le pisse-culotte de le prendre comme apprenti.
Mais notre brave gamin est loin de deviner qu'il devra tout aussi durement survivre que dans les rues du Dédale, changer d'identité, et même... donner la mort.
Au sein du royaume de Cénaria, domine une anarchie certaine. Cette ville est rongée par la corruption et les rênes sont tenus par la pègre des Neuf appelée le Saka'gué.
Il domine différents mondes afin qu'une certaine accalmie perdure entre eux. Toutefois, l'insécurité y est perpétuelle : vie pitoyable, racket incessant, forte corruption, vols, prostitution, arnaques et mort au quotidien n'y sont pas des moindres.
Pour assainir l'environnement, les corrompus font appel à la crème des assassins, les qualifiés pisse-culotte. Cette élite atypique est de fait hors-norme car ces rares membres sont dotés d'un Don.
Ignorant de tout (ou presque) Azoth prie le majestueux Durzo Blint de le prendre sous sa coupe. La vie à ses côtés se révèlera dense et aussi détestable que son ancienne vie dans le Dédale.
Devenu maintenant Kylar Stern, il devra s’allier à certaines figures, aider Durzo dans ses contrats et surtout, continuer de respirer à tout prix.
Il va évoluer dans un monde dont les coulisses sont source de mort certaine, sans en connaître ni les fils, ni les logiques. Implacablement, c’est le grand bain pour Azoth.
Avis :Avec cette trilogie, difficile de ne pas parler d'archétype des personnages. Les personnalités ne sont pas originales, nous avons l'enfant martyrisé, l'assassin, la pute, le gigolo...
avec tout ce que nous accrochons à ces portraits types en matière de défauts et de qualités. Ils manquent tous de profondeur dans ce premier volet.
J'espère que le romancier de talent a su mieux les développer dans les deux tomes suivants.
Parmi la ribambelle de personnages, quelques petits mots au sujet de…
Azoth est une pauvre gens de 11 ans quand débute le roman. Il est sous-fifre dans une guilde des enfants mendiants du dédale, la Guilde des Dragons Noirs.
A la tête de cette dernière, se trouve le Rat qui maltraite les gamins afin de les garder sous son contrôle : violence gratuite, menaces et viols à répétition.
Notre petit Azoth souhaite protéger ses amis, Jarl son copain et Poupée, une toute petiote muette du Rat.
Pour arriver à ses fins, il tente coûte que coûte de devenir l’apprenti du meilleur pisse-culotte de Cenaria, Durzo Blint.
Azoth va mourir, notre protagoniste devient par la force des choses, Kylar Stern. Il devra changer d’identité, perdre ses amis, devenir sombre et tragique et donner la mort.
Bien malgré lui, il n’atteindra pas le rang élitiste des pisse-culotte car il n’a pas de Don et devra utiliser bon nombre d’artefacts.
Notre Azoth-Kylar va gagner peu à peu en maturité, devenir extrêmement attachant et la relation avec son maître est… particulière. C'est à vous, mes chers lecteurs, lectrices, de le découvrir.
Durzo Blint, est un super assassin aux supers pouvoirs. Ni plus, ni moins. L’équation Durzo Blint = mort fait tout le charme de notre super dur à cuire.
C’est la crème de la crème de Cenaria, mais tu ne voudrais même pas le croiser dans tes rêves. Un personnage épicé qui éveille notre curiosité.
Dans l’entourage d’Azoth, nous retrouvons également Logan Gyre, fils de noble qui deviendra l’ami de notre gamin ; Mamma K. est une figure intéressante et saura remettre Azoth dans le droit chemin et avorté dans l’œuf ses belles illusions.
Cette première trilogie de l’auteur a connu un succès phénoménal outre-Atlantique. Elle arrive en France en 2009. Sans aucun doute,
les guildes d’assassins ont toujours piqué à vif les lecteurs : grands amateurs ou simples curieux, nous sommes attirés par les assassins comme les abeilles par le miel.
Que ce soit pour leur vie de grands chemins, leurs armes à foison ou leurs non-principes de vie, l’assassin, tu l’aimes cher lecteur, chère lectrice. Et là, tu vas être servi !
Brent Weeks nous propose un roman réellement sombre et non moins réaliste. La violence y est dominante, l’univers est sordide et macabre.
Bien que les « races » originales de magiciens, sorciers, dragons et autres lutins soient totalement absentes de l’histoire, le roman n’en demeure pas moins épique et délicieux.
Le monde se révèle assez travaillé notamment avec cette menace globale que nous retrouvons à tous les coins de page.
La magie est cependant bien présente avec l’existence de Don : il se matérialise sous différentes formes : décupler la force, séduire les personnes, marcher plus vite, devenir discret.
La différence entre un bon pisse-culotte et un assassin médiocre est la possession du Don… ou non. En gros, le pisse-culotte est à l’assassin, ce que le fauve est au chaton.
Je pense que si je devais retenir un atout indéniable du livre, ce serait son rythme : les ennemis retors et sadiques ne sont pas en reste et demeurent au cœur des différentes actions.
Le langage un peu châtié œuvre pour la véracité de l’histoire. L’intrigue politique apparaît doucement et les trahisons de tous les côtés cadencent la lecture.
Le retournement de situations improbables est à couper le souffle. La violence est relativement difficile à lire mais Brent Weeks détourne savamment le récit au moment les plus insoutenables.
Et bien sûr, l’inconvénient menu-menu, est les ellipses trop importantes ; l’apprentissage au métier d’assassin d’Azoth est emballé-pesé en quelques pages alors qu’on aurait aimé tant en découvrir plus !
En bref, en résumé et pour conclure, je vous invite à découvrir ce premier tome car on entre dans la vie de pisse-culotte, on y découvre les mystères de Cenaria et la richesse d’histoires aux multiples rebondissements.
P-S : La couverture (grand format) aux éditions Bragelonne est archi super méga-belle ! Elle est signée par Frédéric Perrin. Et elle nous réconcilie bien vite avec les couvertures Fantasy connues pour leur kitschissime à souhait.
Ce sera sans doute ma prochaine acquisition (avec notamment les 2 suites) pour l'avoir dans ma bibliothèque !