Quatrième de couverture :Comment accorder le moindre crédit aux histoires rapportées ici ? Ce ne sont que mensonges, pour faire peur aux idiots.
Les fantômes, les ruelles ténébreuses, les statues des cimetières qui se mettent à vous menacer, ça n'existe pas. Pourquoi vous inquiéter ? Soyez raisonnable. Mais...attendez ! Pourquoi la lumière s'est-elle éteinte ? Juste un moment où l'on a entendu ce cri... Ne partez pas ! Ne me laissez pas tout seul dans le noir...
Avis personnel :Ce livre comporte deux excellents recueils de nouvelles :
Le Grand Nocturne :Le grand nocturne
Les sept châteaux du Roi de la mer
Le fantôme dans la cale
La ruelle ténébreuse
La scolopendre
Quand le Christ marcha sur la mer
Le Psautier de Mayence
Les Cercles de l'épouvante :Liminaire: les cercles
La main de Goetz von Berlichingen
L'Assiette de Moustiers
Le cimetière de Marlyweck
Le dernier voyageur
L'homme qui osa
Dürer, l'idiot
L'auberge des spectres
L'histoire du Wûlkh
Le miroir noir
Hors des cercles
Premier livre que je lis de Jean Ray et franchement je n'ai pas été déçue du voyage. Mais pour être honnête je nourrissais quelques craintes vis à vis de cet auteur. Pourquoi me direz-vous ? Et bien, tout d'abord parce que j'avais déjà lu une nouvelle de lui, "Le Gardien du cimetière", qui bien qu'elle soit sympathique à lire reste trop simpliste. Mais ces deux recueils n'ont pas grand choses à voir avec cette nouvelle bien que Jean Ray exploite des thèmes qui restent somme toute très classique. "Le Gardien du Cimetière" exploitait le mythe du Vampire. Ici, d'autres thèmes sont abordés, comme la Mort ou les réalités parallèles que Jean Ray nomme "les mondes intercalaires", qui ne sont pas sans nous rappeler ceux crées par Lovecraft et Machen par exemple. Ce qui est différent, c'est que ces nouvelles semblent beaucoup plus travaillées et sont surtout beaucoup plus effrayantes ! Elles sont effrayantes parce que le "Mal" qui s'immisce dans notre monde reste le plus souvent invisible pour nous. Il suffit de lire "Le grand nocturne" pour s'en apercevoir.
Ensuite, ce qui m'avait un frenée dans ma découverte de Jean Ray étaient les commentaires sur la toile qui disaient qu'il était difficile à lire (surtout à propos de son célèbre
Malpertuis). Et d'une certaine manière c’est vrai, car lire du Jean Ray, c'est lire des termes inusités. On retrouve même sur internet un site qui a reporté tous ces termes alambiqués avec leur définition
Mais dans l'ensemble Jean Ray est abordable pour tous (en ce qui concerne ce livre). Les phrases sont d'ailleurs très simples et courtes. En revanche, je dois avouer que je n'ai pas compris grand chose à la nouvelle "Les sept châteaux du Roi de la mer". Si quelqu'un qui l'a lu pouvait me donner une explication, je lui en serais reconnaissante
Au delà du style littéraire, ce que j'ai surtout aimé, c'est l’ambiance "maritime" qui se dégage de la plupart des nouvelles. J'ai adoré m'imaginer me promener le long des quais en pleine nuit sous la bruine, partir en mer au bord du Psautier de Mayence... Et du coup, ça m'a donné envie de découvrir William Hope Hodgson, auteur célèbre pour ces récits d'épouvantes se déroulant en pleine mer et qui a inspiré Jean Ray.
Non, vraiment, je suis tellement tombée sous le charme de la plume de Ray, que je me suis empressée d'acheter quelques jours après un autre recueil, "Le carrousel des Maléfices".
Mes nouvelles préférées sont "La ruelle ténébreuse", "Le Psautier de Mayence", "Le cimetière de Marlyweck" et "Le dernier voyageur" qui m'a fait me recroqueviller sous ma couette