Michael Moorcock - La Sorcière Dormante - Elric Tome 5

Résumé :

Une sombre fête commence. Les regards rouges du prince albinos percent l'apocalypse et défient l'entropie, les monstres assoiffés de sang, les tourbillons furieux des barbares en sueur quêtant n'importe quoi ! Mais son plus mortel ennemi, c'est peut-être sa propre épée, Stormbringer, au pouvoir maléfique, buvant les âmes de ses victimes et communiquant leur force à l'homme qui la porte...

Est-il son maître ou son esclave ? A-t-elle partie liée avec Arioch des Sept Ténèbres, seigneur du Chaos, qu'il s'épuise à combattre ? Faible et sarcastique, maladif et sans scrupules, fataliste à ses heures, poète et désespéré, Elric doute. Il dit : «La justice n'existe pas. Il faut l'inventer»

Avis :

Probablement un des meilleurs épisodes du cycle, en ce qui me concerne du moins.
Ici, l'action y est constante, soutenue, presque épuisante par moments, à l'image des épreuves que doit affronter Elric, secondé de l'indispensable Tristelune. Outre les combats incessants contre des démons de toutes sortes ou le sorcier Theleb K'aarna (qui déploie ici des pouvoirs et des alliances pour le moins monstrueuses), on y découvre également un personnage d'importance dans l'univers Elricien :

Spoiler:

En marge de l'aventure elle-même (enfin des aventures, devrais-je dire), on suit également avec beaucoup d'intérêt le cheminement intérieur d'Elric, qui commence à se poser des questions sur son allégeance et sa relation avec Stormbringer, de plus en plus fusionnelle et dérangeante.
Ce que j'ai adoré aussi, c'est cette ambiance particulière, sombre, ésotérique et traversée parfois d'une réelle grâce mystique, riche d'images, de symboles effrayants et merveilleux à la fois. Une scène parmi tant d'autres qui mériterait un film à elle seule :

Spoiler:

Je me souviens aussi avec quelque répugnance de la machine diabolique de Theleb K'aarna, dont la seule idée inspire le dégout.
On découvre également plein d'autres races (venant de "notre" monde....ou pas) ou de lieux, de paysages qui enrichissent l'univers de la série, comme la découverte de Nadsokor, La Cité des Mendiants - déjà évoquée dans La Forteresse de la Perle, mais que l'on visite ici pour la première fois. C'est peut-être le volet de la saga le plus riche à ce niveau-là, on a l'impression réellement de découvrir un monde immense s'ouvrant à nous, même si l'auteur ne s'attarde jamais en détails.

Action à gogo, rythme haletant, dépaysement, ambiance obscure et élans guerriers sont donc au menu de cette Sorcière Dormante, qui peut se suivre presque à la manière d'un roman.
Bref, j'ai vraiment adoré et je le place dans les meilleurs moments de la saga d'Elric.
Je n'aurais qu'une chose à dire : "Du sang et des âmes pour Arioch !!"