Synopsis :Le sorcier fou, revenu de l'enfer sain et sauf, frissonnait de peur; il voyait un peu l'avenir et savait qu'Elric l'attaquerait. Alors il nomma la créature et elle s'éveilla. Bientôt elle goûterait l'appétissante saveur de l'âme humaine.
La plainte du Géant du vent déchaîna le chaos sur toute la Terre, l'épée d'Elric se leva et s'abattit en hurlant un chant de mort. Le sorcier se rongeait les ongles en piaulant misérablement; partout les combattants luttaient, saignaient et mouraient.
L'épée noire, échappant au prince albinos, prenait racine dans les chairs, les tendons et les viscères; elle gémissait de plaisir en lapant la substance des vivants. Elric n'était pas responsable, il jouait son rôle; il était le Porte-Epee.
Avis personnel :- Au fait Steve, tu serais pas en train de t'endormir sur tes chroniques d'Elric ?
- Hein, quoi ? ouais, enfin... c'est que...
- Bon allez, on se sort les doigts du cul et on retourne au turbin !
Oui bon, donc Elric septième partie !
Dans un premier temps, ça fait un peu bizarre de se replonger dans la chronologie initiale, après l'(excellent) apparté de La Revanche de la Rose. Mais on se remet vite dans le bain et ça commence sur les chapeaux de roue, avec l'ultime affrontement entre Elric et Theleb K'aarna,
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qui finit comme une grosse merde, même si je me serais attendu à une confrontation un peu plus "grandiloquente", quelque chose à la mesure de la menace qu'a representée le sorcier pendant tout ce temps...
Avec ce premier récit, c'est la fin de tout un pan de la vie d'Elric et on sent qu'on est pas loin de la fin tout court.
La seconde histoire, Les Rois Oubliés, possède ce petit parfum sword & sorcery à l'ancienne, violente et sombre à la fois, presque occulte, qui paradoxalement apporte un peu de légereté à l'ensemble. Une histoire simple mais qui apporte un peu de fraicheur après le long arc scénaristique Theleb K'aarna et qui rappelle un peu les origines du personnages et ses influences (Conan entre autres). Probablement ma nouvelle préférée des 4 proposées ici.
Le Porteur de Flammes est celle qui m'a le moins convaincu du lot. On retrouve les éléments habituels des histoires d'Elric : des batailles, de la sorcellerie, du sang et de l'aventure. Ce coté épique aussi, qui explose parfois littéralement, mais qui ici est plutôt en retrait. Le truc intéressant dans ce récit, c'est de voir le Loup Blanc
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se la jouer inflitration dans les rangs de Terarn Gashtek, avant de libérer le sorcier qui l'aidera à anéantir le redoutable chef de guerre.
Hormis ce point plutôt sympathique, je me suis un peu ennuyé en lisant cette histoire... ben oui, ça arrive, même avec un auteur aussi talentueux que Moorcock
l'Epée Noire se termine avec une aventure plutôt inhabituelle, puisque ce n'est pas Elric qui en est le héros (celui-ci en est même absent) mais Rackhir l'Archer Rouge, personnage récurrent de la saga. J'ai bien aimé cette histoire, même s'il est encore une fois dommage que Moorcock ne fasse souvent que survoler les lieux ou les évènements pour en arriver au dénouement. Dommage car ces contrées traversées et leur teneur même est assez proche de ce qu'on a pu lire dans La Forteresse de la Perle, notamment
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avec ce monde à plusieurs niveaux, chacun possédant ses particularités propres, ses règles, etc.
Un passage qui m'a fait hurler de rire, par son aspect absurde : lorsque Rackhir et son guide arrivent sur un monde régi exclusivement par la Loi. Là, ils trouvent un pauvre type, visiblement égaré ou purgeant quelque peine d'éternel purgatoire ; il est le seul être vivant en ce monde. Pour lui, la Loi n'est que Néant sans fin, vide cosmique absolu et s'il doit suivre son raisonnement, lui-même n'existe pas plus que le reste, ce qui donne lieu à un passage complètement barré et incongru, à la limite du non-sens, où ce pauvre mec
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se fait finalement buter, en empêchant les autres de passer lol
J'ai trouvé ça assez pathétique et drôle à la fois, mais quand on y réflechit bien, c'est quand même un poil dérangeant...
Un monde à ce point parfait et ordonné que rien n'y pousse, rien n'y vit ? Tout y est ordre parfait, mais cette perfection coûte cher, à en croire Moorcock. Vaut-il mieux un peu de chaos et de folie pour que l'homme soit à son aise dans un monde qui lui ressemble ou que tout soit lisse et ordonné ?
Hormis cette crise de fou rire, je dois cependant avouer que je n'ai pas été spécialement marqué par ce volume. De bons récits pris séparement, mais auxquels manquent l'unité ou le fil rouge des précédents tomes. On sent qu'on s'approche de la fin et Elric commence à se poser de réelles questions sur son allégeance, les forces supérieures qui se jouent de lui et son destin.
Du positif et du moins bon donc, mais qui fait bien son office de transition avant l'ultime partie des aventures d'Elric. A lire donc, si on a suivi le cycle depuis le début !