4e de couverture :Le Livre des Contes perdus fut la première oeuvre majeure d'imagination entreprise par J.R.R. Tolkien. Il entama ce travail en 1916-1917 à l'âge de 25 ans et l'abandonna de nombreuses années plus tard alors qu'il était encore inachevé.
Cette oeuvre expose la première conception des Terres du Milieu et de Valinor puisque les Contes perdus constituent le premier tome de ce qui devait plus tard être nommé Le Silmarillion. Cette édition reprend en un volume les deux tomes parus précédemment chez Christian Bourgois éditeur : la première partie renferme les Contes de Valinor, la deuxième inclut Beren et Lúthien, Túrin et le Dragon, ainsi que les seuls récits complets existants du Collier des Nains et de la Chute de Gondolin. Chaque conte est suivi d'un bref commentaire sous la forme d'un essai, regroupant des textes de poèmes associés, et chacun des deux tomes initiaux est ici accompagné d'informations extensives sur les noms et le vocabulaire des toutes premières moutures des langues elfiques.
Le Livre des Contes perdus qui forme le premier volet de L'Histoire des Terres du Milieu - entamée il y a maintenant près de vingt ans par Christopher Tolkien, fils et exécuteur littéraire de l'auteur - compte treize volumes en anglais et constitue peut-être le premier historique et le premier commentaire textuel aussi détaillé de l'oeuvre d'un grand auteur du XXe siècle.
Avis personnel :Bon, je vais pas revenir sur le contenu, il est très bien expliqué dans les quelques lignes au-dessus.
Ce que j'ai adoré dans Le Livre des Contes Perdus (et plus encore dans ce premier volume), c'est l'aspect très ancien, antique même, de ces histoires, rendu aussi bien par l'écriture elle-même - volontairement archaïque - que par la mythologie de Tolkien.
Il est fascinant également de lire les commentaires de Christopher Tolkien, pour faire le lien entre ces premières versions et les versions "définitives" du Silmarillion. Quels noms ont changé, comment tel changement a pu apporter un remodèlement de la chronologie ou du déroulement des histoires, comment les noms ou les localités elles-même ont pu influer sur le contenu de celles-ci, etc. Passionnant également de voir la mythologie d'Arda - dont les Terres du Milieu ne sont qu'une infime partie - prendre forme, et comment cette expansion constante de l'univers tolkenien lui fera réviser ou changer telle ou telle partie de ces contes.
Juste pour faire le parallèle, je me suis récemment acheté le Silmarillion (qui ne figurait même pas dans la bibliothèque de Sandie, han !
- oui, chuis une balance lol), histoire de comparer les textes originaux, "bruts" et la version finale. On verra ça dans quelques mois, quand j'aurais fait baisser un peu ma PAL !
Pour ce qui est de la matière de ces Contes Perdus, je dois avouer que j'ai une petite préférence pour ce premier tome.
On y assiste à la naissance d'Arda et à la grande musique des Ainur, les premières traitrises de Melko (appelé plus tard Morgoth, dans le Silmarillion, mais je trouve cette première appelation meilleure encore : plus "maléfique"), ainsi que la venue des elfes en ce monde. En gros, tout ce que j'avais déjà préféré dans le Silmarillion ! On y découvre Kor, la grande ville des elfes, Valinor, la Cité des Dieux et bien d'autres merveilles encore, décrites avec le style innimitable de Tolkien ; avec ce parfum de légende, d'héroïsme et d'incroyable antiquité flottant au-dessus des pages.
C'est en lisant ces contes (un peu différents du Silmarillion, mais en possédant déjà la trame principale) que je me souvenu à quel point j'aimais Tolkien et comment cet auteur a pu me faire voyager loin, loin, si loin...
Alors c'est sûr, on est loin de la Comté et des évènements narrés dans le Seigneur des Anneaux - les deux tomes des Contes Perdus se déroulent au 1e Age, tandis que le SDA narre la fin du 3e -, mais ces contes aident justement à mieux comprendre cet univers et certaines allusions faite dans la trilogie culte de l'auteur. Le ton n'est pas le même non plus, de même qu'on ne suit pas un héros ou groupe de personnages : il faut lire ces histoires comme une succession de moments forts d'une époque lointaine et révolue, où le monde n'en était qu'à ses premiers pas. On ne suit donc personne en particulier, on assiste seulement à ces évènements d'un point de vue extérieur, mais pour ma part, paradoxalement, en totale immersion.
Bien sûr, il faut un petit temps d'adaptation pour passer la barrière du langage (volontairement obsolète), mais une fois cela fait, on rentre de plein pied dans un vrai monde de féerie ; complexe, riche et construit, dans ses moindres détails.
Bref, je recommanderais ces deux volumes (même si je censé parler du 1e ici) à tous ceux qui aiment l'oeuvre et l'univers de Tolkien et qui voudraient remonter un peu aux origines. Car même si l'essentiel du Premier Age est conté dans le Silmarillion et que la trame d'ensemble de ces contes est assez similaire, nous sommes vraiment ici à la naissance et la création du mythe.
Et il est réellement passionnant, même sans être fan, de voir l'évolution de celui-ci dans l'oeuvre de Tolkien à travers le temps. Sacré boulot (titanesque, même) en tous cas abattu par son fils et qui donne vraiment envie d'en savoir plus et de plonger complètement dedans.
En conclusion : à lire absolument pour les fans de Tolkien, mais aussi pour ceux qui veulent s'intéresser à la Grande Oeuvre de l'auteur, sans forcément avoir lu Le Silmarillion. Je dirais juste ceci :
P.S: Par contre, je ne lirais pas les 12 volumes de l'Histoire des Terres Milieu (dont Le Livre des Contes Perdus sont les deux premiers), j'adore l'auteur et son univers mais y'a quand même des limites ! lol