Synopsis : Dorian Hawkmoon, épuisé par ses combats contre les forces malignes du Ténébreux Empire, revient dans son pays d'adoption, la Kamarg. De nouvelles épreuves l'attendent.
Sa bien-aimée Yisselda a été enlevée par le Dieu Fou, usurpateur de l'Amulette Rouge et désormais possesseur de toute la puissance du Bâton Runique. Alors que l'ombre maléfique du Ténébreux Empire s'étend sur le monde entier, Hawkmoon sait que lui seul pourra sauver Yisselda — et arracher l'Amulette Rouge des mains du Dieu Fou.
Ce DIEU FOU, c'est l'histoire hallucinée d'un simple mortel qui a défié un dieu.
Avis personnel :Une fois n'est pas coutume, commençons cette petite critique par les points négatifs !
C'est vrai, et ce n'est pas nouveau : Michael Moorcock n'est pas friand de longues descriptions, de profils psychologiques ou de chapitres entiers sur les moeurs ou l'architecture des peuples qu'il décrit. Lui son truc, c'est plutôt l'action, les péripéties et les dialogues mordants. On a souvent reproché aux aventures d'Elric ou d'Hawkmoon d'être trop basiques et prévisibles, trop faciles. Si pour le premier, le charisme du personnage permet de passer outre cette "simplicité" dans l'intrigue, c'est déjà plus problématique dans le cas du Duc de Köln, Dorian Hawkmoon.
Moins charismatique, ses aventures n'en sont pas moins prenantes, mais en l'absence d'un héros qui en impose, c'est difficile d'être tout le temps à fond dedans.
Surtout que le monde de Hawkmoon est assez passionnant, mais victime lui aussi de ce manque de descriptions, d'approfondissement (ce qui m'avait somme toute assez peu dérangé dans Elric). Du coup, héros un peu fade+monde génial mais trop vaguement décrit+intrigue un peu trop pleine de raccourcis=début d'ennui
Pourtant, il y a de très bons points et d'excellentes idées, dans ce Dieu Fou : les lieux visités, nous portant vraiment à l'aventure et au dépaysement (là aussi, de façon peut-être un peu trop sommaire, mais bon), la galerie de personnages secondaires s'étoffant de manière intéressante
- Spoiler:
- si Oladhan est calqué sur le modèle du fidèle compagnon Tristelune, j'ai en revanche beaucoup apprecié l'ambiguité d'un Huilliam D'Averc, personnage vraiment pafrticulier et réussi -
et le bestiaire Moorcockien, toujours aussi immonde et/ou surprenant.
- Spoiler:
Mention spécial aux énormes chats-mutants d'Ukranie : je n'aurais pas aimé me retrouver entre leurs griffes !
Dans ce volume, on avance également un peu dans l'histoire du Bâton Runique et ça, par contre, je trouve ce coté de l'intrigue très bien fait. On sait qu'Hawkmoon est un Champion Eternel, donc on va forcément avoir encore un affrontement entre la Loi et Le Chaos, avec la Balance Cosmique comme arbitre... mais à ce stade-là, on en sait encore très peu et l'auteur distille ses informations au compte-goutte. Ce coté-là de l'intrigue (le plus intéressant en ce qui me concerne) est très savamment dosé et c'est donc avec grand plaisir qu'on en apprend un peu plus dans ce tome.
Donc voilà, il y a plein de positif pour contrebalancer les faiblesses, mais j'ai tout de même un peu moins accroché que
Le Joyau Noir, qui n'avait comme seule ambition que de nous présenter le cycle. Un bon point, cependant : la toute fin, vraiment excellente (même si pas forcément très innatendue), nous amenant l'air de rien dans des territoires à la lisière de la SF.
- Spoiler:
J'ai beaucoup apprécié également les lieux traversés au début du roman : la Syrie et le proche Orient, avec ce parfum de mythologie antique flottant encore dans l'air, presque palpable ; puis les contrées froides et brumeuses de l'Europe de l'Est. Là encore, les descriptions sont vagues, mais l'atmosphère de ces lieux étranges et mystiques à leur façon, est assez bien rendue.
Bref, un épisode un peu mi-figue mi-raisin, mais qui garde cependant une certaine prestance, grâce à la plume et l'imaginaire de son auteur. Vite, la suite !!