Synopsis : Ultime mission pour Dorian Hawkmoon et son séduisant compagnon Huillam d'Averc : ramener d'Amarekh en Kamarg le légendaire Bâton runique et son âme, l'enfant de la lumière, Jehamia Cohnahlias. Mais les savants du Ténébreux Empire de Granbretanne savent à nouveau manipuler les forces maléfiques du joyau noir enchassé dans son front. La noire magie de la science antique fera-t-elle plier le vainqueur du dieu fou, le possesseur de l'épée de l'aurore ?
Pour Londra, la plus byzantine des cités de la Terre, voici le temps de la révélation, voici le temps de la malédiction, voici le secret des runes, quatrième et dernier tome de la saga des runes.
Avis personnel :Je vais tout d'abord commencer par un point qui m'a un peu agacé : c'est quoi ce titre à la con sans rapport aucun avec le contenu du livre ? On comprend vaguement que les runes en question ont un rapport avec le Bâton Runique (sans que cela ne soit vraiment expliqué non plus) et de secret, bah rien du tout lol on galère et aucune information ne nous est donnée sur le fameux artefact, ni sur son rôle précis - bien qu'on le devine - ni sur son origine.
Bref, un titre foireux qui casse un peu le plaisir de lecture, car on s'attend constamment à quelque chose ne figurant pas dans le roman.
Pour le reste, c'est du bon Hawkmoon, voire de l'excellent Hawkmoon selon les passages. J'ai particulièrement apprécié le tout début où l'on voit que, malgré une volonté inébranlable, le Champion Eternel ne peut fuir le destin qui lui a été assigné... un peu comme
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ce passage dans Elric où ce dernier essaie vainement de se débarasser de Stormbringer, réalisant qu'ils sont liés l'un à l'autre tels des amants maudits et immortels.
La partie se déroulant en Amarehk est pas mal du tout également, malgré quelques Deus Ex Machina un peu trop énormes pour être honnêtes
mais bon, faut croire que ça fait partie du style Moorcock à part entière...
J'ai beaucoup apprécié le nouveau personnage introduit dans ce tome (et que l'on retrouve dans les suivants) : Orland Fank, qui possède la gouaille et la rudesse typique de ce genre de personnages - genre le gros cliché du nain en Fantasy
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,sauf que là on remplace "nain" par "irlandais" ou "écossais" lol on doit pas être loin
. Mais le perso possède également une dimension mystérieuse (voire mystique) assez sympathique, qui lui donne un peu plus de relief que le stéréotype auquel il répond. C'est donc un bon point et ce dernier vient enrichir une galerie de persos déjà bien fournie et attachante à sa façon.
La deuxième partie, comme on pouvait s'y attendre, donne dans la grosse bataille épique.
Alors d'un coté oui, ça résoud pas mal de choses et c'était la fin la plus logique pour la première partie de ce cycle, mais c'est fait de façon tellement classique que j'ai pas plus accroché que ça. Heureusement, les affrontements donnent lieu à quelques petites originalités, notamment grâce
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aux inventions du Baron Kalan, toujours très inspiré lorsqu'il s'agit de trouver de nouvelles façons de trucider l'ennemi lol
Les morts de certains personnages importants sont marquantes également, bien que trop sommairement décrites. Pas assez, en ce qui me concerne, pour les faire entrer dans la légende.
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Celle de D'averc, néanmoins, un peu plus que les autres : au fil des aventures, on finit par bien s'attacher au perso et le voir crever ainsi, comme une merde, m'a un peu dégouté, juste avant de retrouver sa belle
J'ai aussi flippé un peu vers la fin, en sachant que le Joyau Noir avait retrouvé son pouvoir et que les Granbretons allaient peut-être s'en tirer grâce à ça. Mais là encore, Moorcock s'arrange pour que les embûches disparaissent assez facilement face à sa petite troupe de héros. Si le procédé peut paraître parfois un peu trop facile et redondant, effaçant ainsi toute trace de suspense, les grandes lignes de l'intrigue sont assez bien faites pour ne pas trop en tenir rigueur.
Ceci dit, même si la note épique et la démesure sont bien présentes, je n'ai pas été autant scotché que dans Elric... preuve qu'un univers original et un récit bien ficelé ne remplacent pas un héros charismatique pour rendre l'ensemble inoubliable.
Voilà, j'ai apprecié cette fin de cycle (les tomes suivants débutant un autre cycle dans la saga) pour ce qu'elle est, même si sans grandes surprises.
Mais globalement, ça reste quand même du bon Hawkmoon et qui conclut bien cette première partie
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Je dois avouer également, qu'il est particulièrement jouissif de voir un seul type (Hawkmoon), aidé de ses amis, triompher d'une nation entière, par la seule force de sa volonté et de sa hargne. Même si on s'y attend depuis le début, c'est quand même un sacré bon moment et qui ne se termine pas en happy-end classique.