Lady Swan Initié
Messages : 1964 Date d'inscription : 04/08/2010 Age : 28 Localisation : Québec
| Sujet: Maupassant Guy (de) - Bel-Ami Lun 10 Mar - 22:44 | |
| Année d'édition: 1885 Nombre de pages: 416 Quatrième de couverture: Le monde est une mascarade ou le succès va de préférence aux crapules. La réussite, les honneurs, les femmes et le pouvoir : le monde n'a guère changé. On rencontre toujours ? moins les moustaches ? dans les salles de rédaction ou ailleurs, de ces jeunes aventuriers de l'arrivisme et du sexe. Comme Flaubert, mais en riant, Maupassant disait de son personnage, l'odieux Duroy : « Bel-Ami, c'est moi.» Et pour le cynisme, la fureur sensuelle, l'athéisme, la peur de la mort, ils se ressemblaient assez. Mais Bel-Ami ne savait pas écrire, et devenait l'amant et le négrier d'une femme talentueuse et brillante. Maupassant, lui, était un immense écrivain. Universel, déjà, mais par son réalisme, ses obsessions et ses névroses, encore vivant aujourd'hui.
Dernière édition par Lady Swan le Jeu 4 Déc - 17:00, édité 1 fois | |
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Lady Swan Initié
Messages : 1964 Date d'inscription : 04/08/2010 Age : 28 Localisation : Québec
| Sujet: Re: Maupassant Guy (de) - Bel-Ami Lun 10 Mar - 22:57 | |
| Commentaire un peu court sur ce livre: Qu'est-ce que j'ai pensé de ce livre? D'abord, il entre dans mes lectures scolaires préférées! Il est simple et rapide à lire, mais une portée critique si grande de son époque. On y représente l'ascension sociale de George Duroy, un être plutôt vide intérieurement, mais qui va s'emparer de toutes les occasions possibles pour y arriver au sommet. Duroy n'est pas un personnage qu'on aime. Au début, je ne le détestait pas, mais arrivé à la deuxième partie, cela a changé! J'ai trouvé qu'il y avait quelque chose de complètement immoral dans ce personnage! J'ai aussi bien aimé les références à l'actualité de l'époque assez mouvementée, la démonstration de la montée des valeurs bourgeoises capitalistes, etc. Maupassant est l'un de mes auteurs français préférés et Bel-Ami est un roman incontournable. Le personnage qui m'a le plus marqué est Norbert de Varenne dont on dit qu'il est la voix de Maupassant dans ce livre. Je vous met un petite citation: - Spoiler:
"Qu'importe, d'ailleurs, un peu plus ou un peu moins de génie, puisque tout doit finir! Il se tut. Duroy, qui se sentait le coeur gai, ce soir-là, dit, en souriant: « Vous avez du noir, aujourd'hui, cher maître. »
Le poète répondit : « J'en ai toujours, mon enfant, et vous en aurez autant que moi dans quelques années. La vie est une côte. Tant qu'on monte, on regarde le somme, et on se sent heureux; mais lorsqu'on arrive en haut, on aperçoit tout d'un coup la descente, et la fin, qui est la mort. Ca va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend. A votre âge, on est joyeux. On espère tant de choses, qui n'arrivent jamais d'ailleurs. Au mien, on n'attend plus rien... que la mort. »
[...]
« Non, vous ne me comprenez pas aujourd'hui, mais vous vous rappellerez plus tard ce que je vous dis en ce moment.
« Il arrive un jour, voyez-vous, et il arrive de bonne heure pour beaucoup, où c'est fini de rire, comme on dit, parce que derrière tout ce qu'on regarde, c'est la mort qu'on aperçoit. Oh! vous ne comprenez même pas ce mot-là, vous, la mort. A votre âge, ça ne signifie rien. Au mien, il est terrible.
« Oui, on ne le comprend tout d'un coup, on ne sait pas pourquoi ni à propos de quoi, et alors tout change d'aspect, dans la vie. Moi, depuis quinze ans, je la sens qui me travaille comme si je portais en moi une bête rongeuse. Je l'ai sentie peu à peu, mois par mois, heure par heure, me dégrader ainsi qu'une maison qui s'écroule. Elle m'a défiguré si complètement que je ne me reconnais pas. Je n'ai plus rien de moi, de moi l'homme radieux, frais et fort, que j'étais à trente ans. Je l'ai vue teindre en blanc mes cheveux noirs, et avec quelle lenteur savant et méchante! Elle m'a pris ma peau ferme, mes muscles, mes dents, tout mon corps de jadis, ne me laissant qu'une âme désespérée qu'elle enlèvera bientôt aussi.
« Oui, elle m'a émietté, la gueuse, elle a accompli doucement et terriblement la longue destruction de mon être, seconde par seconde. Et maintenant je me sens mourir en tout ce que je fais. Chaque pas m'approche d'elle, chaque mouvement, chaque souffle hâte son odieuse besogne. Respirer, dormir, boire, manger, travailler, rêver, tout ce que nous faisons, c'est mourir. Vivre enfin, c'est mourir!
«Oh! vous saurez cela! Si vous réfléchissiez seulement un quart d'heure, vous la verriez. «Qu'attendez-vous? de l'amour? Encore quelques baisers, et vous serez impuissant. « Et puis après? De l'argent? pour quoi faire? Pour payer des femmes? Joli bonheur! Pour manger beaucoup, devenir obèse et crier des nuits entières sous les morsures de la goutte? « Et puis encore? De la gloire? A quoi cela sert-il quand on ne peut plus la cueillir sous forme d'amour? « Et puis après? Toujours la mort pour finir."
... "Dans le royaume des aveugles les borgnes sont rois. Tous ces gens-là, voyez-vous, sont des médiocres, parce qu’ils ont l’esprit entre deux murs, - l’argent et la politique. - Ce sont des cuistres, mon cher, avec qui il est impossible de parler de rien, de rien de ce que nous aimons. Leur intelligence est à fond de vase, ou plutôt à fond de dépotoir, comme la Seine à Asnières."
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Selemion Apprenti
Messages : 169 Date d'inscription : 13/08/2010
| Sujet: Re: Maupassant Guy (de) - Bel-Ami Mar 11 Mar - 8:14 | |
| Je l'ai eu en lecture scolaire, je n'ai jamais pu le finir. | |
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| Sujet: Re: Maupassant Guy (de) - Bel-Ami | |
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